La compagnie pétrolière américaine Chevron a reçu une autorisation restreinte du gouvernement américain afin de conserver ses actifs existants au Venezuela. Cette décision intervient après l’expiration d’une licence précédente, octroyée initialement par l’administration Biden en 2020, qui permettait des opérations plus étendues dans le pays. Désormais, Chevron peut seulement maintenir ses parts dans des coentreprises existantes avec la compagnie nationale vénézuélienne Petróleos de Venezuela (PDVSA), sans toutefois être autorisée à produire ou à exporter du pétrole. L’objectif affiché de cette restriction est d’empêcher tout flux financier potentiel vers l’administration du président Nicolás Maduro.
Un secteur sous pression
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans une série d’actions prises par l’administration Trump afin d’intensifier les sanctions contre le gouvernement vénézuélien. Le secteur pétrolier vénézuélien, déjà confronté à une baisse significative de sa production ces dernières années, pourrait être davantage fragilisé par la réduction de la participation américaine. Jusqu’à présent, Chevron constituait l’un des derniers grands groupes internationaux actifs dans le pays, avec des participations majeures dans plusieurs projets pétroliers clés. Ces restrictions pourraient donc aggraver les difficultés économiques de PDVSA, dont les capacités opérationnelles et financières sont déjà très limitées par les sanctions internationales.
Réalignement géopolitique du Venezuela
En parallèle de ces tensions avec les États-Unis, le Venezuela a accéléré ses partenariats avec d’autres acteurs internationaux, notamment la Russie. Le 7 mai dernier, un accord stratégique a été signé entre Nicolás Maduro et Vladimir Poutine pour intensifier leur coopération dans le secteur pétrolier. La Russie prévoit notamment d’augmenter sa participation dans l’exploration et l’exploitation de nouveaux gisements pétroliers au Venezuela, dans l’objectif affiché de compenser progressivement la diminution de la présence des entreprises américaines. Le rapprochement russo-vénézuélien souligne ainsi un réalignement clair des alliances énergétiques internationales dans la région.
Conséquences sur les marchés mondiaux
Ce retrait progressif des entreprises américaines du Venezuela pourrait redéfinir significativement la cartographie énergétique en Amérique latine. Si Chevron reste pour l’instant détenteur d’actifs stratégiques, la limitation stricte imposée par les États-Unis pourrait renforcer la position des acteurs russes et chinois sur le marché pétrolier vénézuélien. À moyen terme, ce réalignement pourrait aussi impacter les prix du pétrole, les flux d’exportation et la concurrence sur les marchés internationaux, créant potentiellement de nouvelles opportunités ou contraintes pour les différents acteurs du secteur énergétique global.
Cette évolution de la position américaine soulève des interrogations quant à l’avenir de Chevron au Venezuela, et plus largement sur les prochaines stratégies des grands groupes pétroliers occidentaux face à ces nouvelles dynamiques géopolitiques.