Chevron, en collaboration avec Shell Australia et Mobil Australia Resources, a reçu le permis d’évaluation des gaz à effet de serre G-20-AP. Ce permis, situé dans le bassin de Carnarvon Nord, couvre une zone de 2 222 km², avec des profondeurs d’eau variant entre 25 et 125 mètres, à proximité de Barrow Island.
Étude de faisabilité et enjeux stratégiques
L’objectif de ce projet est d’évaluer la faisabilité technique et commerciale du stockage géologique de dioxyde de carbone (CO₂) dans la région. Le captage et stockage du carbone (CCS) est identifié comme une solution incontournable pour réduire les émissions liées aux activités industrielles et soutenir les objectifs climatiques à long terme.
Le bassin de Carnarvon Nord est considéré comme un site géologiquement adapté pour le stockage de grandes quantités de CO₂. Les autorités australiennes appuient ces initiatives dans le cadre d’une politique énergétique visant à réduire l’intensité carbone tout en soutenant le rôle de l’Australie sur le marché mondial de l’énergie.
Progrès et défis régionaux du CCS
Dans l’ensemble de la région Asie-Pacifique, les capacités de captage et stockage de carbone en construction s’élèvent à 5 millions de tonnes par an. Ce chiffre pourrait atteindre 23 millions de tonnes par an d’ici 2035, selon les données de S&P Global Commodity Insights.
Cependant, le développement de ces capacités fait face à des obstacles réglementaires. Une étude récente de l’Asia Natural Gas & Energy Association (ANGEA), réalisée avec le Boston Consulting Group, souligne l’absence d’un cadre normatif harmonisé. Cette lacune complique la mise en œuvre des projets transfrontaliers de CCS et limite les opportunités d’expansion pour les entreprises énergétiques.
Un projet au croisement des politiques climatiques et industrielles
Pour répondre à ces défis, ANGEA recommande une coopération accrue entre les gouvernements et les entreprises. Les principaux axes incluent la gestion des droits liés aux réductions d’émissions, la transparence des données sur les stocks de CO₂ et la mise en place de mécanismes pour prévenir les fuites.
Le projet G-20-AP servira de test pour appliquer ces recommandations et déterminer la viabilité économique et réglementaire du CCS à grande échelle. Ce type d’initiative pourrait également accélérer l’intégration des technologies de décarbonation dans d’autres régions stratégiques.