Energy Transfer LP, via sa filiale Energy Transfer LNG Export LLC, a conclu un nouvel accord avec Chevron U.S.A. Inc., étendant de 1 million de tonnes par an (mtpa) son contrat initial portant désormais à un total de 3 mtpa. Ce contrat d’une durée de 20 ans prévoit une livraison FOB (Free on Board), avec une tarification incluant une redevance fixe de liquéfaction et une partie indexée sur les prix du gaz naturel américain Henry Hub. Le volume supplémentaire sera exporté depuis le projet Lake Charles LNG, situé en Louisiane, actuellement en attente d’une décision finale d’investissement (Final Investment Decision, FID). La réalisation effective du contrat dépend directement de cette étape cruciale, attendue avant la fin de l’année 2025.
Un projet stratégique pour Energy Transfer
Lake Charles LNG s’appuie sur un site existant, bénéficiant d’infrastructures préétablies telles que quatre réservoirs de stockage et deux quais dédiés aux méthaniers. Cette approche dite « brownfield » permet de limiter significativement les coûts de développement du terminal. Energy Transfer ambitionne une capacité totale de liquéfaction de 16,5 mtpa, répartie en trois trains. À ce stade, l’entreprise a déjà sécurisé près de 16 mtpa, incluant des engagements fermes et des accords préliminaires avec plusieurs acteurs internationaux majeurs.
Le contrat avec Chevron fait suite à une première entente signée en décembre 2024 pour 2 mtpa, illustrant une volonté affirmée de Chevron de renforcer sa position sur les marchés mondiaux du gaz naturel liquéfié. Ce nouvel engagement place Chevron parmi les principaux clients de Lake Charles LNG, aux côtés notamment du japonais Kyushu Electric Power et de MidOcean Energy, une société d’investissement énergétique privée.
Consolider la viabilité économique du projet
Kyushu Electric a signé un accord ferme pour 1 mtpa sur une période similaire, tandis que MidOcean Energy est en négociation pour un volume potentiellement stratégique de 5 mtpa. Cet accord avec MidOcean pourrait inclure une participation financière directe de l’investisseur à hauteur de 30 %, sécurisant davantage la rentabilité du projet Lake Charles LNG. La prise de décision finale d’investissement dépend toutefois de la finalisation des négociations et de la clôture des aspects réglementaires liés aux autorisations d’exportation vers les pays non couverts par des accords de libre-échange avec les États-Unis (non-FTA, non-Free Trade Agreement).
Energy Transfer vise une diversification de ses marchés cibles, incluant l’Asie et l’Europe, pour stabiliser ses revenus dans un contexte international marqué par une volatilité des prix énergétiques. L’accroissement des capacités d’exportation de gaz naturel américain, notamment vers l’Asie et l’Europe, constitue un axe majeur du positionnement commercial du groupe américain.
Des enjeux réglementaires cruciaux
Par ailleurs, les autorisations nécessaires pour exporter vers les pays hors accord de libre-échange (non-FTA) restent à sécuriser définitivement, constituant l’un des principaux défis réglementaires pour le projet Lake Charles LNG. Le Département américain de l’Énergie (U.S. Department of Energy, DOE) devra valider définitivement ces permis afin que le projet puisse atteindre sa pleine capacité opérationnelle. Les négociations sur ces aspects demeurent actives et seront décisives pour la viabilité commerciale à long terme du projet.
Ce nouvel accord entre Energy Transfer et Chevron démontre la dynamique actuelle du marché mondial du gaz naturel liquéfié, portée par une demande énergétique mondiale soutenue. La stratégie adoptée par ces deux acteurs pourrait inciter d’autres investisseurs ou acheteurs potentiels à suivre leur exemple, en sécurisant des contrats d’approvisionnement à long terme avant la réalisation effective des projets d’infrastructure.