Le groupe américain Chevron a, comme les autres majors pétrolières, profité de la flambée récente du prix des hydrocarbures, son bénéfice net s’envolant à 11,6 milliards de dollars au deuxième trimestre malgré un léger repli de sa production totale.
L’entreprise a produit 2,9 millions de barils équivalent pétrole par jour d’avril à juin, soit 7% de moins que sur la même période en 2021. Ce repli est principalement dû à la vente de concessions en Thaïlande et en Indonésie. Aux États-Unis, où le président Joe Biden accuse régulièrement les géants de l’énergie de se faire de l’argent sur le dos des automobilistes, la production a augmenté de 3%.
Mais le groupe a profité de l’envolée des prix des hydrocarbures, catapultés par les sanctions contre la Russie après l’invasion de l’Ukraine et par le rebond de la demande après le trou d’air du début de pandémie de Covid-19. Son chiffre d’affaires trimestriel a bondi de 83%, à 68,76 milliards de dollars.
Son profit a, de son côté, plus que triplé. Il a été dopé par la forte augmentation des bénéfices générés par la production de brut en dehors des Etats-Unis, qui sont passés de 1,7 milliard de dollars à 5,2 milliards grâce à la vente d’actifs.
Chevron a aussi tiré avantage de son activité de raffinage. Aux États-Unis, le groupe a transformé moins de brut qu’il y a un an (-8%), en raison d’opérations de maintenance, mais avec la hausse des prix des produits raffinés, en particulier du kérosène pour les avions, ses ventes ont progressé de 4% en valeur et ses marges ont plus que triplé.
En dehors des États-Unis, le volume de brut transformé a augmenté de 9% avec l’accélération de la cadence des raffineries, portant le chiffre d’affaires en hausse de 4%. Là aussi les marges ont énormément augmenté, les profits passant de 63 millions à plus d’un milliard de dollars.
Comme ExxonMobil, le groupe ne prévoit a priori pas d’utiliser les profits supplémentaires pour augmenter plus que prévu ses dépenses d’investissements, mais il a fait diminuer son niveau d’endettement et prévoit d’augmenter les sommes versées à ses actionnaires: le groupe a relevé de 10 à 15 milliards la fourchette haute de son programme de rachat d’actions pour l’année.
Tous les grands groupes énergétiques ont profité au deuxième trimestre de la flambée des prix du brut, leur bénéfice net atteignant 18 milliards de dollars chez Shell, 17,9 milliards chez ExxonMobil, 5,7 milliards chez TotalEnergies et 3,8 milliards chez Eni.