Chestnut Carbon, développeur spécialisé dans l’élimination de carbone par solutions naturelles, a finalisé une opération de financement non-recourse d’un montant maximal de $210mn destinée à un projet d’afforestation sur le marché volontaire du carbone aux États-Unis. Ce financement structuré autour d’un accord de fourniture de crédits de suppression de carbone à long terme avec Microsoft Corporation positionne cette transaction comme une première pour ce type d’actif dans le secteur américain.
Des partenaires financiers et contractuels de premier plan
Le crédit est porté par un consortium bancaire comprenant J.P. Morgan, CoBank, Bank of Montreal et East West Bank. Il s’appuie sur un contrat d’achat de crédits de carbone à long terme signé plus tôt cette année entre Chestnut Carbon et Microsoft Corporation. Cet engagement permet d’apporter stabilité et visibilité aux prêteurs et d’inscrire la transaction dans une logique similaire à celle du financement de grands projets d’infrastructures énergétiques.
Ce modèle de financement reprend des pratiques éprouvées dans les énergies renouvelables, notamment l’adossement à des contrats d’achat à long terme, la discipline de crédit et l’analyse rigoureuse des risques. Plusieurs cabinets de conseil, dont ERM, Marsh, McDermott Will & Emery, et Milbank, ont collaboré à l’élaboration du montage financier, soulignant l’intérêt croissant des acteurs institutionnels pour les crédits de suppression de carbone issus de solutions naturelles.
Vers une institutionnalisation du marché volontaire du carbone
Pour Chestnut Carbon, cette opération donne accès à des ressources financières significatives pour accélérer le développement de son portefeuille de projets d’afforestation et augmenter ses capacités de suppression de carbone. Ce dispositif offre à Microsoft Corporation une source durable de crédits carbone, soutenant ainsi ses objectifs de neutralité carbone à long terme.
La réussite de cette transaction confirme la possibilité de structurer des actifs liés à l’élimination volontaire du carbone selon les standards bancaires, facilitant ainsi l’accès au marché pour de nouveaux investisseurs. Cette évolution pourrait ouvrir la voie à d’autres financements similaires, favorisant la croissance du secteur et la montée en puissance de projets d’afforestation à grande échelle.
L’introduction d’un modèle non-recourse adapté aux projets naturels suscite l’attention des investisseurs et des développeurs, qui voient là une opportunité de sécuriser les fonds nécessaires à la concrétisation de projets de grande ampleur, tout en répondant à la demande croissante de crédits carbone robustes par les entreprises internationales.