Le charbon devrait connaitre un rebond selon l’Agence internationale de l’énergie (IEA) lié à la reprise économique mondiale en 2021. Cependant, pour l’agence, cet accroissement serait de courte durée et la demande retrouvera ensuite un niveau normal.
Un aparté dans la demande mondiale de charbon
La faute à la crise sanitaire et à la reprise économique qui en découle
2020 a été une année historique, la demande mondiale de charbon connait sa plus forte baisse depuis la Seconde Guerre mondiale. Elle chute de 5% par rapport aux niveaux de 2019. La crise sanitaire en est la principale cause.
Keisuke Sadamori, directeur des marchés de l’énergie et de la sécurité de l’IEA à par ailleur déclaré :
« La crise de Covid-19 a complètement remodelé les marchés mondiaux. Avant la pandémie, nous nous attendions à un léger rebond de la demande en 2020, mais nous avons depuis assisté à la plus forte baisse de la consommation de charbon depuis la Seconde Guerre mondiale.“
Si la reprise de l’économie mondiale est confirmée, l’IEA prévoit une augmentation de 2,6% de la demande en 2021. Cette augmentation serait tirée par une demande d’électricité et une production industrielle plus élevées. La Chine, l’Inde et l’Asie du Sud-Est seraient à l’origine de la majeure partie de cette croissance. Les États-Unis et l’Europe pourraient également, connaître leurs premières augmentations de consommation depuis près d’une décennie.
Un rebond en demi-teinte
Ce rebond de la demande de charbon en 2021 devrait être de courte durée. La consommation devrait se stabiliser d’ici 2025 à environ 7,4 milliards de tonnes. 2013 resteras donc à tout jamais, le pic historique de la demande. Pour rappel, elle avait atteint 8 milliards de tonnes cette année-là.
La demande mondiale de charbon en 2021 devrait toujours rester inférieure aux niveaux de 2019. Elle pourrait être encore plus faible si les hypothèses faites par l’IEA concernant la reprise économique ne sont pas respectées. Aussi, l’IEA a fait de nombreuses prédictions sur les niveaux de demande des autres énergies. Ces prédictions devront être aussi respectées pour que le rebond du charbon soit aussi élevé en 2021.
Le charbon ne connait toujours pas un vrai affaiblissement
La part du charbon dans le mix électrique et dans le mix énergétique global est en baisse constante. Mais l’utilisation du charbon en termes absolus n’est pas vouée à une chute rapide dans un avenir immédiat. En 2019, la diminution de 1,8% de la demande de charbon résulte de la concurrence des autres énergies. Cette baisse reste assez faible. 2020, semble être une exception avec la baisse de 5% de la demande du charbon en raison du Covid-19.
Une baisse de la consommation occidentale…
D’ici 2025, l’UE et les États-Unis représenteront moins de 10% de la demande mondiale de charbon, contre 37% en 2000. Les deux dernières années ont vu des baisses historiques de la demande mondiale de charbon. Cela est dû à des baisses sans précédent aux États-Unis et en Europe.
… compensée par une augmentation de la demande asiatique
La hausse de la demande dans certaines économies asiatiques compensant les baisses ailleurs. Aujourd’hui, la Chine et l’Inde représentent 65% de la demande mondiale de charbon. Avec le Japon, la Corée, Taïwan et l’Asie du Sud-Est inclus, cette part s’élève à 75%. La Chine, qui représente actuellement la moitié de la consommation mondiale sera particulièrement influente.
Cela rendra les impacts de toute nouvelle évolution de la demande sur ces marchés très limités. K. Sadamori le démontre parfaitement :
«Les énergies renouvelables sont en passe de dépasser le charbon en tant que plus grande source d’électricité dans le monde d’ici 2025. Et d’ici là, le gaz naturel aura probablement pris le relais comme deuxième plus grande source d’énergie primaire après le pétrole. Mais comme on s’attend toujours à ce que la demande de charbon reste stable ou augmente dans les principales économies asiatiques, rien n’indique qu’il va disparaître rapidement.»
Le charbon va donc, connaitre un certain rebond en 2021 grâce à la crise sanitaire. Même s’il sera de courte durée, il montre à quel point l’Asie assure la pérennité de celui-ci. C’est elle qui assure principalement son futur. En conséquence, rien n’indique que sa consommation mondiale devrait diminuer considérablement dans les années à venir.