Le charbon serait un facteur clé dans la résolution de la crise énergétique actuelle en Europe. C’est en effet ce qu’affirment les participants à un panel sur le transport maritime lors du FT Commodities Insights Analytics.
Le charbon comme alternative au gaz naturel russe
Le charbon est en effet nécessaire pour permettre aux centrales électriques européennes de réduire l’utilisation de gaz russe. Ce dernier sera progressivement supprimé en vertu des nouvelles directives et sanction de l’UE. L’Europe est en effet particulièrement dépendante du gaz naturel liquide, comme le souligne Stohle :
« La dépendance de l’Europe vis-à-vis du gaz est beaucoup, beaucoup plus élevée que dans la plupart des économies asiatiques. Le gaz représente au moins 30 à 40 % de la demande énergétique totale dans la plupart des pays européens, contre peut-être 6 à 7 % en Chine, dont peut-être la moitié en GNL. »
L’Europe aura ainsi besoin de charbon tant que la production de GNL n’est pas plus importante. Par ailleurs, ce besoin se fait ressentir sur le marché. Selon les données de S&P Global, le prix du charbon indonésien à 4 200 kcal/kg a atteint 108,05 $/mt FOB le 23 mars, contre 65,45 $/mt FOB le 3 janvier.
Quid de l’objectif de décarbonisation ?
Cette demande croissante en charbon intervient dans un contexte favorable aux initiatives de transition énergétique. En effet, les émissions de CO2 devraient atteindre un niveau record en 2022, avec une croissance de 2,5 % par rapport à 2021. Cela fait suite à une augmentation des émissions de CO2 déjà l’année dernière en raison de l’utilisation accrue de charbon. Il y a également une demande croissante en énergie tandis que les économies se relèvent de la pandémie.
Le PDG d’Angelicoussis s’est exprimé au sujet de la décarbonisation. Il a déclaré que l’introduction d’une taxe carbone mondiale pourrait créer des conditions de concurrence équitable dans le secteur. À propos des mécanismes régionaux de taxe carbone, il explique qu’ils seront difficiles à appliquer.