L’industrie des fertilisants en Égypte traverse une période tumultueuse en raison d’une pénurie de gaz naturel, essentielle à la production. Abu Qir Fertilizers et trois autres géants du secteur, Mopco, Sidi Kerir Petrochemicals, et KIMA, ont annoncé des arrêts de production cette semaine en réponse à cette crise énergétique. Ces mesures interviennent dans un contexte de coupures d’électricité répétées qui affectent sévèrement l’Égypte.
Le premier ministre égyptien, Mostafa Madbouly, a attribué cette pénurie à un arrêt de la production dans un pays voisin, vraisemblablement Israël, et aux contraintes sur les ressources en devises. Pour remédier à cette situation, le gouvernement prévoit d’importer du gaz et du mazout pour un montant de plus d’un milliard de dollars afin de stabiliser l’approvisionnement en énergie durant l’été.
Vers une Transition Energétique
L’utilisation de l’hydrogène comme alternative au gaz naturel par ces entreprises égyptiennes représente une transition énergétique notable. Des entreprises comme DNV et PETROJET investissent dans l’hydrogène en Égypte. Cette adaptation est non seulement une réponse immédiate à la pénurie, mais pourrait également signaler une transformation plus durable dans les méthodes de production. En effet, l’hydrogène, en tant que source d’énergie propre, offre une solution à long terme pour réduire la dépendance aux combustibles fossiles et atténuer les impacts environnementaux.
La fermeture des usines est la deuxième en un mois pour ces entreprises, après une réduction temporaire des approvisionnements en gaz par le gouvernement. Toutefois, Sidi Kerir Petrochemicals a récemment annoncé la reprise de son approvisionnement en gaz, permettant la réouverture de ses installations.
Impact et Perspectives
L’arrêt de la production de fertilisants et de produits chimiques a des répercussions considérables sur le marché intérieur et international. Les coupures de courant, exacerbées par la consommation accrue en été, soulignent la fragilité du système énergétique égyptien et la nécessité de diversifier les sources d’énergie. La récente décision d’acheter 20 cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) témoigne de l’urgence de la situation.
Ces acquisitions, qui constituent le plus grand appel d’offres en plusieurs années, montrent l’engagement du gouvernement à répondre rapidement aux besoins énergétiques croissants. Cependant, la dépendance à l’importation de gaz soulève des questions sur la durabilité économique et la souveraineté énergétique de l’Égypte à long terme.
La crise actuelle pourrait néanmoins catalyser des investissements dans les technologies de production d’énergie renouvelable, favorisant une transition vers des sources d’énergie plus fiables et moins polluantes. Le recours à l’hydrogène par les entreprises de fertilisants est un pas dans cette direction, signalant une possible voie d’avenir pour l’industrie énergétique du pays.