CEC Renewables, filiale du Copperbelt Energy Corporation (CEC), a émis une nouvelle tranche d’obligations vertes pour un montant de 96,7 millions USD. Cette opération vise à financer la deuxième phase de construction de la centrale solaire photovoltaïque d’Itimpi en Zambie. La centrale, une fois cette phase achevée, verra sa capacité passer de 100 MW à 236 MW.
Cette levée de fonds a été structurée par Cygnum Capital en tant qu’arrangeur principal, tandis que Stanbic Bank Zambia a joué le rôle de chef de file et de preneur ferme. Parmi les investisseurs ayant souscrit à cette obligation figurent des institutions financières de renom, telles que la FMO, la banque de développement néerlandaise.
Un contexte de diversification énergétique
La Zambie, dont la production électrique dépend majoritairement de l’hydroélectricité (83 % selon le ministère de l’Énergie), fait face à une pression accrue pour diversifier ses sources d’énergie. Les récentes sécheresses ont fragilisé les capacités de production des barrages, exposant le pays à des déficits d’approvisionnement.
En 2024, la capacité énergétique installée de la Zambie s’élève à 3356,6 MW. Outre l’hydroélectricité, le mix énergétique comprend le charbon (9 %), le fioul lourd (5 %) et l’énergie solaire (3 %). Dans ce contexte, le projet Itimpi s’inscrit dans une logique d’adaptation au marché énergétique, sans pour autant bouleverser son équilibre général.
L’émission de cette obligation s’appuie sur une demande croissante pour les titres « verts » sur les marchés financiers, offrant à CEC une opportunité de capter des liquidités tout en répondant aux attentes des investisseurs spécialisés.
Une stratégie d’expansion rationnelle
La deuxième tranche de financement survient un an après une première levée d’obligations en 2023, permettant de poser les bases du projet Itimpi. Cette approche par étapes illustre une gestion prudente des risques, en phase avec les incertitudes macroéconomiques et climatiques affectant la région.
M. Owen Silavwe, directeur général de CEC, a déclaré que cette opération s’inscrit dans la continuité de leur plan stratégique, sans faire référence à des objectifs explicitement environnementaux ou sociaux. Cette initiative reflète davantage une réponse aux contraintes structurelles du réseau électrique zambien qu’un positionnement idéologique sur les énergies renouvelables.
Les obligations vertes, tout en répondant à des critères définis pour l’attribution de ce label, demeurent avant tout un instrument financier permettant de mobiliser des capitaux sur des projets identifiés. Elles attirent des investisseurs diversifiés en quête de rendements stables dans un environnement de taux toujours volatile.