Le gouvernement vénézuélien a annoncé la suspension immédiate de tous les contrats et négociations relatifs à l’approvisionnement en gaz naturel avec Trinité-et-Tobago. Cette décision intervient à la suite de la saisie d’un navire transportant du brut vénézuélien par les États-Unis dans les eaux caribéennes. Caracas accuse formellement le gouvernement trinidadien d’avoir collaboré avec les autorités américaines lors de cette opération, qualifiée d’« acte de piraterie » par les autorités vénézuéliennes.
Une rupture énergétique aux conséquences immédiates
Le navire, abordé par hélicoptères avec des soldats descendus sur le pont, transportait du pétrole vénézuélien. L’intervention a été condamnée par la vice-présidente Delcy Rodriguez, également ministre du Pétrole, qui a mentionné « une grave violation du droit international » et une atteinte directe à la liberté du commerce maritime. Le président Nicolas Maduro avait déjà suspendu les accords gaziers bilatéraux en octobre, mais cette nouvelle annonce marque une rupture complète des échanges.
Position trinidadienne et renforcement des liens avec Washington
La Première ministre Kamla Persad-Bissessar a rejeté les accusations, déclarant que son pays n’était pas concerné par le différend entre Caracas et Washington. Elle a précisé que Trinité-et-Tobago ne dépendait pas du Venezuela pour ses besoins en gaz naturel et que des efforts étaient en cours pour accélérer l’exploration et la production domestique. Dans le même temps, le gouvernement trinidadien a autorisé l’utilisation temporaire de ses aéroports par les forces américaines pour des opérations logistiques.
Présence militaire américaine accrue dans la région
Depuis plusieurs mois, les États-Unis ont renforcé leur présence dans les Caraïbes, officiellement pour lutter contre le narcotrafic. Des navires militaires, dont le destroyer USS Gravely, ont été accueillis par Trinité-et-Tobago, et des exercices conjoints ont eu lieu en novembre. Un radar a également été installé sur l’île de Tobago à proximité d’un nouvel aéroport encore inachevé. Caracas y voit une stratégie de pression militaire destinée à fragiliser le pouvoir en place.
Tensions politiques renforcées par les sanctions européennes
La rupture énergétique survient dans un contexte diplomatique tendu. L’Union européenne a prolongé jusqu’au 10 janvier 2027 les sanctions visant 69 responsables vénézuéliens. Le gouvernement de Nicolas Maduro a dénoncé cette décision, la qualifiant d’« illégitime » et de « contraire au droit international ». En parallèle, le groupe public Petroleos de Venezuela (PDVSA) a annoncé avoir subi une cyberattaque, sans impact significatif sur ses opérations industrielles.