La lutte contre le changement climatique nécessite des efforts sur deux fronts majeurs. D’une part, réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre reste la priorité absolue. Cependant, un rapport de référence coordonné par l’université d’Oxford souligne qu’au-delà de ces réductions, il faudra également augmenter considérablement l’élimination du dioxyde de carbone (CO2) déjà présent dans l’atmosphère.
Objectifs ambitieux d’élimination de CO2
Selon ce rapport interdisciplinaire, pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C ou 2°C, comme prévu par l’Accord de Paris, il sera nécessaire d’éliminer entre 7 et 9 milliards de tonnes de CO2 par an d’ici 2050. Cette quantité représente une multiplication par quatre par rapport aux niveaux actuels d’environ 2 milliards de tonnes de CO2 éliminées annuellement, principalement grâce à la reforestation. Les objectifs fixés par l’Accord de Paris ne sont pas respectés pour le moment. Néanmoins, certaines initiatives, du secteur privé comme du secteur public, œuvrent pour atteindre un objectif de 0 émissions carbone d’ici 2050, comme la multinationale française Schlumberger.
Méthodes d’élimination du CO2
L’élimination du CO2 passe par deux approches complémentaires. D’une part, le renforcement des puits de carbone naturels, tels que les forêts, les sols et les tourbières, joue un rôle essentiel. D’autre part, de nouvelles technologies émergentes, bien que marginales actuellement, devront être déployées à grande échelle. Parmi ces techniques figurent le captage direct du CO2 dans l’air, la conversion de biomasse en biochar et le broyage de roches pour accroître leur capacité d’absorption du CO2.
Défis et enjeux
Cependant, ce rapport souligne également les risques potentiels de certaines de ces techniques pour l’environnement et les écosystèmes. Des organisations non gouvernementales mettent en garde contre une trop grande dépendance à ces solutions technologiques, qui ne doivent pas détourner l’attention de l’urgence de sortir des énergies fossiles. Les experts appellent donc à un développement encadré et durable de ces méthodes d’élimination du CO2, en veillant à préserver la biodiversité et la sécurité alimentaire.