Canal de Suez: Important pour le Marché de l’Énergie?

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Le canal de Suez, artère stratégique du commerce mondial, se retrouve de nouveau navigable suite au déblocage du porte-conteneur ensablé. L’ensablement du cargo Ever Given a en effet perturbé pendant 6 jours environ le trafic par le canal. Celui-ci représente tout de même plus de 13% du commerce maritime mondial. Sur les marchés pétro-gaziers, cet incident s’est traduit par une légère remontée des cours du Brent. Mais l’impact se fera sentir davantage sur les produits raffinés, le canal représentant 10 % des échanges mondiaux.

 

Le canal de Suez dans l’histoire

Un projet clé dans le développement du commerce mondial

Le canal de Suez représente depuis son inauguration en 1869 un point de passage stratégique pour l’économie mondiale. Construit sous la direction de Ferdinand de Lesseps, cet ouvrage permet de relier la Méditerranée à la mer Rouge. Il permet de réduire considérablement le temps de trajet vis-à-vis des routes maritimes utilisées jusqu’alors.

En conséquence, il s’agit d’un point de passage obligatoire dans les échanges mondiaux, représentant aujourd’hui 13 % du commerce maritime. Le colonisateur britannique avait notamment fait de cette artère la porte d’entrée de leurs exportations vers l’Asie. La domination sur le canal constituait ainsi la clé de voûte de l’empire colonial britannique.

 

Canal de Suez
Trafic dans le canal de Suez fin XIXe siècle. Bibliothèque nationale de France. © Retro News

 

Un territoire stratégique disputé

Cette importance dans le commerce mondial a fait du canal un enjeu majeur des conflits géopolitiques entre États. En 1956, le régime Nassérien décide de nationaliser le canal afin d’affirmer l’indépendance du pays vis-à-vis des Britanniques. Cette décision entraîne une intervention franco-britannique-israélienne qui échoue à reprendre le canal sous pression des superpuissances, les États-Unis et l’URSS.

Plus proche de nous, cette artère stratégique a subi les deux conflits israélo-égyptiens de 1967 et 1973. Pour Israël, le contrôle du canal représentait en effet un moyen de pression considérable aux mains de l’Égypte. Il faudra attendre 1978 et les accords de Camp David pour voir les deux pays signer un traité de paix. Depuis lors, l’Égypte assure la libre circulation dans le canal et l’a élargi à 163 km depuis 2015.

Son importance est telle que son récent blocage a perturbé un grand nombre de marchés économiques. À commencer par ceux des énergies fossiles.

 

Canal de Suez
Vue satellitaire du canal de Suez

 

13% du commerce mondial bloqué

Forte perturbation des marchés pétroliers et gaziers

Le récent blocage du canal de Suez a entraîné l’arrêt complet du trafic sur cette voie maritime pendant 6 jours. Sur le marché du pétrole, cela signifie que près de 5 % des approvisionnements mondiaux se sont retrouvés perturbés. La crise de Suez a ainsi contraint de nombreux tankers à se détourner vers d’autres routes beaucoup plus longues. Cela a entraîné d’importants retards de livraison du fait que le cap de Bonne-Espérance rallonge de 20 jours le voyage.

En matière de gaz, le canal représente près de 8 % du commerce mondial de GNL. Le blocage a essentiellement touché les pays asiatiques en raison de leurs fortes dépendances aux importations par voies maritimes. L’Europe a également subi certains retards, car le canal représente 25 % des exportations du Moyen-Orient vers l’Europe.

Une situation critique pour les produits raffinés

Mais l’impact le plus important a trait au commerce de produits raffinés et pétrochimiques en direction des raffineries. Le canal constitue en effet un passage clé pour ces marchés avec 10 % du commerce passant sur cette route. La forte consommation asiatique de produits comme le naphta repose en effet à près de 20 % sur le canal.

Cette dépendance asiatique est d’ailleurs vouée à augmenter dans les prochaines années avec la hausse des capacités de raffinage. L’Asie consomme en effet de plus en plus de matières plastiques ainsi que de LPG, notamment en Inde. De fait, le canal a vu une transformation de ses flux d’échanges avec des produits pétroliers venant d’Europe vers l’Asie.

 

Canal de suez
Le porte-conteneur Ever Given ensablé dans le canal de Suez. © BLACKSKY/Reuters

 

L’absence d’alternatives au canal de Suez

Une baisse de l’activité du canal ces dernières années…..

Le canal de Suez représente donc une artère stratégique pour l’ensemble des marchés pétroliers et gaziers. Cependant, son importance a plutôt diminué ces dernières années, et ce, pour deux raisons. Premièrement, un oléoduc d’une capacité de 2,8 millions de barils/jour a été construit le long du canal allégeant le trafic. À cela s’ajoute un oléoduc israélien vers le golfe d’une capacité de 600.000 barils par jour.

Deuxièmement, le canal n’a pas les capacités suffisantes pour faire passer des tankers de très grande taille comme les ULCC. Ces navires peuvent transporter entre 300.000 et 500.000 tonnes de marchandises, soit deux fois la limite autorisée sur le canal. Aujourd’hui même, l’essentiel des tankers doivent se trouver en sous-capacité pour pouvoir traverser cette voie maritime. Cela a entraîné un détournement progressif d’une partie du commerce pétrolier vers la route du cap de Bonne-Espérance.

….Mais une artère qui restera indispensable dans les années à venir

En dépit de cette baisse du trafic pétrolier, le canal restera une route fondamentale pour les flux Est-Ouest. Comme l’a montré l’incident du Ever Given, il existe en effet peu d’alternatives au canal. La route du Sud rallonge ainsi considérablement la durée du trajet et donc les coûts pour les transporteurs. De plus, tout retard de livraison impacte l’ensemble de la chaîne de valeur créant des difficultés d’approvisionnement.

La route maritime du Nord de l’arctique reliant l’Europe à l’Asie semble quant à elle un projet encore très lointain. Certes, des cargos GNL passent par cette route en été pour fournir leurs clients asiatiques.  Néanmoins, la route reste difficilement utilisable pendant l’hiver et les infrastructures portuaires sont encore embryonnaires dans la région.

Le canal de Suez restera ainsi la voie de passage principale des flux pétro-gaziers maritimes entre l’Asie et l’Europe. L’absence d’alternatives immédiates et l’augmentation du commerce entre les deux régions vont même accroître l’importance du canal. L’incident du Ever Given nous montre en tout cas la dépendance du commerce énergétique à ces points de passage internationaux.

Bruxelles veut interdire gaz et pétrole russes dès 2027 dans un geste diplomatique fort

Deux commissions du Parlement européen proposent d’avancer à 2026 et 2027 l’arrêt complet des importations d’hydrocarbures russes, incluant pétrole, gaz et GNL, renforçant ainsi la position géopolitique de l’Union européenne.

Faible mobilisation des dirigeants pour la COP30 malgré l’urgence climatique et logistique

La conférence COP30 organisée en Amazonie par le Brésil fait face à une faible participation des dirigeants mondiaux, sur fond de tensions géopolitiques et de défis logistiques majeurs.

Washington autorise Trinité-et-Tobago à explorer le champ gazier Dragon avec Caracas

Les États-Unis ont accordé à Trinité-et-Tobago une licence spéciale pour reprendre les négociations avec le Venezuela autour du champ gazier Dragon, levant partiellement les restrictions imposées au secteur énergétique vénézuélien.
en_1140121062540

Bruxelles avance vers une sortie totale du gaz et pétrole russes d’ici 2028

Les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne ont validé l’envoi au Conseil des ministres d’un projet législatif visant à éliminer progressivement les importations d’énergie fossile russe d’ici janvier 2028.

La Russie acte sa sortie définitive de l’accord nucléaire bilatéral avec les États-Unis

La Douma a approuvé le retrait formel de la Russie d’un traité signé avec les États-Unis sur l’élimination du plutonium militaire, mettant fin à plus de deux décennies de coopération nucléaire stratégique.

Tusk refuse de transférer à l’Allemagne un suspect ukrainien lié au sabotage de Nord Stream

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a déclaré qu’il n’était pas dans l’intérêt de la Pologne d’extrader vers l’Allemagne un citoyen ukrainien soupçonné d’avoir participé aux explosions ayant endommagé les gazoducs Nord Stream en 2022.
en_114071080540

Des entreprises saoudiennes lancent 500 MW de projets énergétiques en Syrie

Al-Harfi et SCLCO ont signé des accords avec les autorités syriennes pour développer des capacités solaires et éoliennes, dans un contexte de rapprochement énergétique entre Riyad et Damas.

Thaïlande et Japon renforcent leurs achats de brut américain dans un contexte de tensions géopolitiques

Face aux risques liés aux approvisionnements du Moyen-Orient, les raffineurs thaïlandais et japonais se tournent vers le brut américain, soutenus par des incitations tarifaires et des stratégies alignées avec les discussions commerciales bilatérales.

Macron appelle l’Europe à agir contre la flotte fantôme russe après une saisie au large

La France a intercepté un pétrolier lié à des exportations russes, incitant Emmanuel Macron à appeler à une réponse européenne coordonnée pour entraver les navires contournant les sanctions sur le pétrole.
en_114051057540

Les sanctions de l’ONU contre l’Iran réactivées, pression accrue sur les échanges

L’activation du mécanisme de snapback rétablit l’ensemble des sanctions de l’ONU contre l’Iran, impactant directement les secteurs de l’armement, de la finance et du commerce maritime international.

L’Union européenne intensifie sa coopération énergétique avec le Groenland

Le commissaire Dan Jørgensen est en visite au Groenland pour renforcer les liens énergétiques avec l’Union européenne, dans un contexte de doublement envisagé des fonds européens pour la période 2028-2034.

Ministres européens et iranien se réunissent à New York pour éviter retour des sanctions

Les chefs de la diplomatie européenne et iranienne se retrouvent à New York pour tenter d’éviter le rétablissement des sanctions de l’ONU liées au programme nucléaire de Téhéran.
en_1140240942540

Le Canada et le Mexique lancent un partenariat stratégique axé sur l’énergie et les infrastructures

Le premier ministre canadien Mark Carney annonce un accord bilatéral avec le Mexique incluant des investissements ciblés dans les corridors énergétiques, les infrastructures logistiques et la sécurité transfrontalière.

Trump demande à l’OTAN de cesser tout achat de pétrole russe par ses membres

Le président américain a appelé à un arrêt immédiat des importations de pétrole russe par les pays membres de l’OTAN, dénonçant une contradiction stratégique alors que des sanctions sont envisagées contre Moscou.

L’Iran retire une résolution nucléaire sous pression financière des États-Unis

Téhéran a retiré une résolution dénonçant les attaques contre ses installations nucléaires, citant des pressions américaines sur les membres de l’AIEA, qui craignaient une suspension des contributions volontaires de Washington.
en_1140200944540

La Pologne presse l’Union européenne de cesser les importations de pétrole russe d’ici 2026

Le ministre polonais de l’Énergie appelle les États membres de l’Union européenne à s’engager collectivement à stopper les achats de pétrole russe sous deux ans, évoquant des risques géopolitiques croissants.

La Grèce et la Libye relancent les discussions sur la délimitation maritime

Athènes et Tripoli s'engagent dans un processus de négociation pour définir leurs zones économiques exclusives en Méditerranée, dans un contexte marqué par des tensions géopolitiques et des enjeux énergétiques sous-marins.

Paris, Berlin et Londres donnent dix jours à l’Iran pour éviter le retour des sanctions

Les puissances européennes exigent des gestes concrets de Téhéran sur le nucléaire sous peine de rétablir les sanctions onusiennes, alors que les inspections de l’AIEA restent bloquées et les tensions avec Washington persistent.
en_1140170926540

L’Union européenne maintient l’échéance de 2028 pour l’arrêt du gaz russe

Bruxelles confirme son objectif de cesser toutes les importations d’énergie russe d’ici 2028, malgré les pressions diplomatiques croissantes exercées par Washington dans le contexte du conflit en Ukraine.

Trump lie de nouvelles sanctions contre Moscou à l’arrêt du pétrole russe dans l’Otan

Donald Trump menace d’intensifier les sanctions américaines contre la Russie, mais uniquement si les pays de l’Otan interrompent tous leurs achats de pétrole russe, encore actifs via certains oléoducs.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.