Le Canada signe un accord avec la Roumanie afin de renforcer la coopération des deux pays autour de l’énergie nucléaire. Cet accord vise en priorité à assurer les projets de construction et de remise à neuf de plusieurs réacteurs CANDU en Roumanie.
Le Canada souhaite apporter son expertise
Le pays nord américain fait partie des 120 pays à avoir signé l’Accord de Paris. Il s’est donc engagé à faire son maximum pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. Afin d’atteindre ces objectifs, il est essentiel d’opérer une transition vers les énergies non carbonées et bas carbone, dont le nucléaire fait partie.
Le Canada a le désir de se positionner en chef de file de l’énergie nucléaire. Pour ce faire, le pays a récemment investi près de 75 millions de dollars dans le but de soutenir les entreprises novatrices dans le domaine du nucléaire.
2ème producteur mondial d’uranium au monde
Le pays dispose d’une expérience de près de 75 ans dans le nucléaire civil. Il compte sur son sol 19 réacteurs nucléaires en exploitation répartis dans quatre centrales. Cela représente 15% de la production d’électricité du pays. Il est également le deuxième producteur mondial d’uranium derrière le Kazakhstan.
Le pays peut s’appuyer sur une chaîne d’alimentation nationale dynamique ainsi qu’un organisme de réglementation de classe mondiale, le CCSN. D’après les experts du domaine, la valeur de l’industrie canadienne du nucléaire est estimée entre 150 et 300 milliards de dollars par an jusqu’en 2040.
Un partenariat de longue date
La signature de cet accord souligne l’importance stratégique du partenariat entre le Canada et la Roumanie, et dans une plus large mesure l’Union européenne (UE). Il met en avant les objectifs communs qui anime à la fois le gouvernement canadien et les dirigeants de l’UE. Ils ont des objectifs climatiques communs, notamment dans leur volonté de décarboner la production d’électricité.
55 ans de coopération
La coopération autour du nucléaire entre les deux pays a commencé il y a 55 ans. Dans les années 1970, le gouvernement de Ceausescu a choisi d’utiliser la technologie canadienne CANDU pour équiper ses futures centrales.
C’est le groupe industriel SNC Lavalin qui représente les intérêts canadien dans le pays et qui collabore avec la SNN, société nucléaire roumaine appartenant à l’État. Ce partenariat concerne la remise à neuf de plusieurs sites vétustes, mais également la construction de nouveaux projets de centrales.
Une coopération à différents niveaux
Le ministre de l’Énergie roumain et le ministre des ressources naturelles canadienne ont publié mémorandum commun. Ils y mentionnent notamment les différents degrés de leur coopération. C’est donc avant tout un accord entre deux gouvernements.
Cette coopération bilatérale doit être assurée par des échanges fréquents entre les représentants gouvernementaux appropriés. Il s’agit également d’organiser des réunions à un rythme soutenu sur le nucléaire civil.
C’est également un accord entérinant les coopérations à venir entre les industries canadienne et roumaine. Il s’agit d’ouvrir un dialogue entre ces deux entités afin que les économies de chaque pays tirent le plus possible de bénéfices de ces projets.
Coopération au niveau régional
Cette coopération aussi étroite est possible grâce à l’Accord Économique et Commerciale Globale (AECG) signé entre l’Union Européenne et le Canada. L’accord vise également à ouvrir des opportunités entre les entreprises canadiennes et roumaines travaillant de près ou de loin avec le nucléaire.
Enfin, l’objectif de cet accord est également d’encourager et de faciliter l’échange de savoir entre les deux pays. La “recherche et développement” est une partie très importante de l’ingénierie nucléaire Ainsi, cet accord veut multiplier les échanges entre les laboratoires roumain et canadien, notamment les données sur les activités et les développements scientifique et technologique. Il tend également à mettre en place une plus grande coopération universitaire entre les deux pays.