articles populaires

Canada : réduction de 35 % des émissions de CO₂ dans l’énergie d’ici 2030, une transition complexe

Le Canada s’engage à réduire de 35 % les émissions de son secteur énergétique d’ici 2030, imposant des contraintes à une industrie clé pour l’économie. Ce projet suscite à la fois espoirs et craintes au sein des provinces et des entreprises.

Partagez:

Le gouvernement canadien a récemment dévoilé des propositions de régulation visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) de son secteur énergétique de 35 % d’ici 2030. Ce plan, fondé sur un système de plafonnement et d’échange de droits d’émission, vise non seulement à rapprocher le Canada de ses objectifs climatiques, mais également à inciter les entreprises à adopter des technologies moins polluantes. Cette mesure intervient dans un contexte où le secteur pétrolier et gazier représente la plus grande source de pollution du pays, posant ainsi des défis économiques et environnementaux significatifs.

Un objectif climatique ambitieux pour le Canada

Le Canada s’est engagé, en tant que signataire de l’Accord de Paris, à limiter son réchauffement climatique à 1,5 °C, un engagement exigeant des réductions d’émissions drastiques dans tous les secteurs, en particulier l’énergie. Cet objectif est renforcé par la promesse nationale de parvenir à la neutralité carbone d’ici 2050, une perspective qui impose de multiples ajustements pour le secteur énergétique. Face à une demande croissante de pratiques durables, le gouvernement fédéral a ainsi mis en avant des régulations environnementales strictes, en réponse à des pressions publiques et internationales.

Pour de nombreux analystes, ces régulations sont le reflet des attentes des investisseurs et de la communauté internationale, qui considèrent que les entreprises énergétiques doivent agir en cohérence avec les standards de durabilité actuels. Ces pressions incitent le gouvernement de Justin Trudeau à adopter une législation qui protège l’environnement, mais aussi à prendre en compte les impacts économiques locaux.

Le fonctionnement du système de plafonnement et d’échange de droits d’émission

Le modèle proposé repose sur un mécanisme de plafonnement et d’échange de crédits d’émission, aussi connu sous le nom de système cap-and-trade. Ce système fixe un plafond global d’émissions pour le secteur, réparti en crédits d’émission attribués aux entreprises en fonction de leur performance actuelle. Les sociétés qui émettent moins que le plafond peuvent vendre leurs crédits excédentaires, générant ainsi des bénéfices et incitant les entreprises à réduire leurs émissions pour éviter l’achat de crédits supplémentaires.

Ce système prévoit également de récompenser les entreprises ayant déjà investi dans des technologies de réduction des émissions, renforçant leur avantage concurrentiel en matière de durabilité. Cette démarche, visant à encourager l’innovation, doit cependant être mise en œuvre avec précaution pour ne pas fragiliser les acteurs du secteur moins avancés dans la transition énergétique.

Défis économiques et critiques de l’industrie

Les régulations proposées suscitent des réactions contrastées parmi les provinces productrices, notamment l’Alberta, qui craint des pertes d’emplois et une diminution des revenus fiscaux si le secteur pétrolier est contraint de réduire sa production. Les représentants de l’industrie estiment que cette régulation pourrait également entraîner des désinvestissements au profit de pays offrant des réglementations environnementales plus flexibles.

Les entreprises canadiennes du secteur pétrolier et gazier soulignent par ailleurs un risque accru de perte de compétitivité sur le marché international, où elles doivent rivaliser avec des acteurs moins contraints par des normes environnementales. Ce désavantage pourrait affecter leurs parts de marché mondiales, un point sensible pour les provinces dont l’économie repose largement sur l’exploitation des ressources fossiles.

Limites techniques et délais de mise en œuvre

La régulation est encore en phase de consultation, et la version finale des règles ne sera publiée qu’en 2025, ce qui laisse aux entreprises une période d’incertitude. Les entreprises devront investir dans des technologies de capture et de stockage de carbone ou dans des procédés de production moins polluants pour se conformer aux nouvelles exigences, une adaptation technique qui nécessitera des ressources conséquentes et une planification stratégique poussée.

Les experts du secteur énergétique canadien estiment que, pour les entreprises, cet ajustement pourrait s’avérer coûteux en termes de développement technologique et d’infrastructure, impactant potentiellement leur rentabilité. Ces mesures marquent cependant une avancée significative vers un secteur énergétique plus durable, bien que des interrogations subsistent quant à la faisabilité de tels investissements pour l’ensemble des acteurs du secteur.

Implications pour les professionnels et les investisseurs

Les régulations annoncées devraient inciter les entreprises du secteur énergétique à réorienter leurs investissements vers des solutions technologiques propres et des énergies renouvelables. Ces ajustements pourraient aussi présenter des opportunités d’investissement dans des entreprises spécialisées en énergie durable, influençant potentiellement la valorisation des entreprises du secteur pétrolier et gazier.

Les investisseurs devront désormais surveiller la capacité des entreprises à respecter ces normes et leur adaptation aux exigences de réduction d’émissions, un paramètre devenu central dans l’analyse de risque des portefeuilles financiers. Cette dynamique de régulation en faveur de la décarbonation pourrait transformer le paysage de l’investissement au Canada, avec une attention accrue portée sur les pratiques de gouvernance environnementale des entreprises.

Un défi pour l’avenir du secteur énergétique canadien

Pour les professionnels de l’énergie, ces régulations constituent un engagement sans précédent pour la réduction des émissions. En dépit des défis économiques associés, cette politique pourrait redéfinir la place du Canada dans le secteur énergétique mondial et influencer les pratiques des autres pays. Cependant, les décisions stratégiques à venir devront concilier les objectifs environnementaux avec la pérennité économique du secteur, une tâche complexe pour les entreprises et les décideurs.

Inscrivez-vous gratuitement pour un accès sans interruption.

Publicite

Récemment publiés dans

La France, leader européen des exportations de déchets métalliques, peine à exploiter son potentiel en recyclage, notamment pour le cuivre, élément clé de la transition énergétique, selon un rapport d’Oliver Wyman.
Face aux tensions internationales et aux avancées limitées à Bakou, la France insiste sur la nécessité de réaffirmer l’objectif de sortie des énergies fossiles, pointant des enjeux financiers et climatiques cruciaux pour l’avenir.
Face aux tensions internationales et aux avancées limitées à Bakou, la France insiste sur la nécessité de réaffirmer l’objectif de sortie des énergies fossiles, pointant des enjeux financiers et climatiques cruciaux pour l’avenir.
La CRE propose de prolonger les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) pour protéger les ménages face à la volatilité des prix et assurer une stabilité essentielle dans un marché en mutation.
La CRE propose de prolonger les tarifs réglementés de vente d’électricité (TRVE) pour protéger les ménages face à la volatilité des prix et assurer une stabilité essentielle dans un marché en mutation.
Le choix de Chris Wright comme secrétaire à l'Énergie par Donald Trump pourrait marquer un tournant dans la politique énergétique américaine, avec la reprise des permis d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) et un recul des investissements dans les énergies renouvelables.
Le choix de Chris Wright comme secrétaire à l'Énergie par Donald Trump pourrait marquer un tournant dans la politique énergétique américaine, avec la reprise des permis d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) et un recul des investissements dans les énergies renouvelables.
Alors que les dépenses liées au démantèlement des infrastructures pétrolières et gazières britanniques atteignent des sommets, le secteur peine à respecter ses obligations, soulevant des inquiétudes sur la viabilité de la transition énergétique.
Cornwall Insight anticipe une hausse du plafond tarifaire énergétique à 1 736 £ en janvier 2025. Ce maintien des prix élevés reflète un marché instable et alimente la précarité énergétique au Royaume-Uni.
Cornwall Insight anticipe une hausse du plafond tarifaire énergétique à 1 736 £ en janvier 2025. Ce maintien des prix élevés reflète un marché instable et alimente la précarité énergétique au Royaume-Uni.
La production électrique nette des pays de l’OCDE a augmenté de 1,1 % en août, atteignant 981,9 TWh. Le solaire enregistre une croissance spectaculaire de 27 %, tandis que les énergies fossiles reculent dans le mix énergétique global.
La production électrique nette des pays de l’OCDE a augmenté de 1,1 % en août, atteignant 981,9 TWh. Le solaire enregistre une croissance spectaculaire de 27 %, tandis que les énergies fossiles reculent dans le mix énergétique global.
Avec des températures en baisse et une hausse de la demande énergétique, le prix de l’électricité sur le marché japonais atteint son niveau le plus élevé depuis un mois, sans impact significatif sur les besoins en gaz naturel liquéfié (GNL) spot.
Avec des températures en baisse et une hausse de la demande énergétique, le prix de l’électricité sur le marché japonais atteint son niveau le plus élevé depuis un mois, sans impact significatif sur les besoins en gaz naturel liquéfié (GNL) spot.
Depuis l'Amazonie, Joe Biden a affirmé que la transition vers une énergie propre est un acquis majeur pour les États-Unis, adressant un message indirect à Donald Trump, futur locataire de la Maison Blanche.
Une attaque massive de drones et missiles a ciblé les infrastructures énergétiques ukrainiennes, causant deux morts et des coupures d’électricité majeures. Kiev dénonce une intensification des frappes, alors que l’hiver s’installe.
Une attaque massive de drones et missiles a ciblé les infrastructures énergétiques ukrainiennes, causant deux morts et des coupures d’électricité majeures. Kiev dénonce une intensification des frappes, alors que l’hiver s’installe.
Chris Wright, climatosceptique et PDG spécialisé dans la fracturation hydraulique, est nommé secrétaire à l'Énergie. Il rejoint Doug Burgum au Conseil national de l'énergie pour conduire la stratégie de domination énergétique des États-Unis.
Chris Wright, climatosceptique et PDG spécialisé dans la fracturation hydraulique, est nommé secrétaire à l'Énergie. Il rejoint Doug Burgum au Conseil national de l'énergie pour conduire la stratégie de domination énergétique des États-Unis.
Lors de la COP29 à Bakou, Al Gore a critiqué l'organisation des conférences climatiques dans des pétro-États et appelé à une réforme du processus de sélection des pays hôtes et des participants, accusant ces nations de conflits d’intérêts.
Lors de la COP29 à Bakou, Al Gore a critiqué l'organisation des conférences climatiques dans des pétro-États et appelé à une réforme du processus de sélection des pays hôtes et des participants, accusant ces nations de conflits d’intérêts.
Pour atteindre ses objectifs climatiques, l'industrie française devra consommer deux fois plus d'électricité en 2050, atteignant 207 TWh. Cette transition énergétique, clé de la décarbonation, pose des défis technologiques et économiques majeurs.
Le budget 2025, en débat au Parlement, prévoit une hausse de 2 milliards d'euros pour la Transition énergétique. Agnès Pannier-Runacher se félicite des amendements supplémentaires pour la décarbonation industrielle et d'autres mesures clés.
Le budget 2025, en débat au Parlement, prévoit une hausse de 2 milliards d'euros pour la Transition énergétique. Agnès Pannier-Runacher se félicite des amendements supplémentaires pour la décarbonation industrielle et d'autres mesures clés.
En 2024, la France atteint un niveau d'exportations d’électricité inédit depuis 22 ans, grâce à une production nucléaire et hydraulique accrue et une consommation nationale modérée. Un succès stratégique sur le marché énergétique européen.
En 2024, la France atteint un niveau d'exportations d’électricité inédit depuis 22 ans, grâce à une production nucléaire et hydraulique accrue et une consommation nationale modérée. Un succès stratégique sur le marché énergétique européen.
Le vice-premier ministre chinois a annoncé des engagements révisés visant à atteindre la neutralité carbone avant 2060, tout en promettant des contributions financières accrues pour soutenir les pays en développement face aux défis climatiques.
Le vice-premier ministre chinois a annoncé des engagements révisés visant à atteindre la neutralité carbone avant 2060, tout en promettant des contributions financières accrues pour soutenir les pays en développement face aux défis climatiques.
Lors de la COP29, la ministre brésilienne de l’Environnement, Marina Silva, a répondu aux propos du président azerbaïdjanais en plaidant pour une gestion mesurée des ressources naturelles, notamment du pétrole, tout en affirmant l'engagement climatique de son pays.
Le gestionnaire RTE estime que la sécurité d'approvisionnement électrique en France est peu menacée cet hiver, avec un risque faible, sauf en cas de conditions exceptionnelles. La consommation d'électricité, quant à elle, se stabilise après plusieurs années de baisse.
Le gestionnaire RTE estime que la sécurité d'approvisionnement électrique en France est peu menacée cet hiver, avec un risque faible, sauf en cas de conditions exceptionnelles. La consommation d'électricité, quant à elle, se stabilise après plusieurs années de baisse.
Lors de la COP29 à Bakou, le Royaume-Uni a dévoilé un plan ambitieux pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 81 % d'ici 2035, affirmant son rôle moteur dans la diplomatie climatique mondiale.
Lors de la COP29 à Bakou, le Royaume-Uni a dévoilé un plan ambitieux pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 81 % d'ici 2035, affirmant son rôle moteur dans la diplomatie climatique mondiale.
Le gouvernement propose une clause de rendez-vous pour ajuster la hausse de la taxe sur l’électricité, promettant une baisse de 9 % des factures réglementées dès février 2025 pour la majorité des ménages français.
Le gouvernement propose une clause de rendez-vous pour ajuster la hausse de la taxe sur l’électricité, promettant une baisse de 9 % des factures réglementées dès février 2025 pour la majorité des ménages français.
À la veille d'une possible présidence Trump, les États-Unis tentent de rassurer leurs partenaires sur leur engagement climatique à la COP29, en pleine tension Nord-Sud et sur fond de débat sur l'aide financière aux pays en développement.
Deux ONG écologistes contestent devant la justice écossaise l'autorisation de forer dans les gisements pétroliers et gaziers de Rosebank et Jackdaw en mer du Nord, dénonçant leur impact sur les objectifs climatiques du Royaume-Uni.
Deux ONG écologistes contestent devant la justice écossaise l'autorisation de forer dans les gisements pétroliers et gaziers de Rosebank et Jackdaw en mer du Nord, dénonçant leur impact sur les objectifs climatiques du Royaume-Uni.
Le secteur énergétique allemand exhorte le gouvernement à adopter des réformes clés avant la dissolution parlementaire prévue en janvier, craignant un blocage prolongé après l’effondrement de la coalition.
Le secteur énergétique allemand exhorte le gouvernement à adopter des réformes clés avant la dissolution parlementaire prévue en janvier, craignant un blocage prolongé après l’effondrement de la coalition.
La Maison-Blanche termine son programme d'achat de pétrole pour reconstituer les réserves stratégiques, marquant la fin d’une initiative controversée visant à renforcer la sécurité énergétique après des libérations massives en 2022.
La Maison-Blanche termine son programme d'achat de pétrole pour reconstituer les réserves stratégiques, marquant la fin d’une initiative controversée visant à renforcer la sécurité énergétique après des libérations massives en 2022.

Publicite