Le président turc Recep Tayyip Erdogan a lancé mardi une nouvelle campagne d’exploration gazière en Méditerranée, précisant qu’elle se tiendrait au large des côtes turques et dans ses eaux, évitant ainsi toute polémique avec la Grèce et Chypre.
“Les forages s’effectueront (dans les eaux) sous notre juridiction. Nous n’avons besoin de la permission de personne”, a assuré le chef de l’État en célébrant le départ de l’Abduhamid Han, nouveau bateau de forage en mer, dans le port de Mersin (sud) pour une mission de deux mois.
M. Erdogan a pris soin de préciser la destination du navire : “Notre bateau se rendra sur le gisement n°1 de Yorukler à 55 kilomètres au large de Gazipasa”, un port situé à 180 kilomètres à l’est d’Antalya.
“Notre bateau ne s’arrêtera pas (ailleurs), il n’ira pas sur d’autres puits”, a-t-il martelé.
La précédente campagne de forage en Méditerranée orientale – une zone potentiellement riche en gaz naturel – à l’été 2020 avait provoqué une série d’incidents avec la Grèce et, en octobre de la même année, avec Chypre. Ankara avait déployé des bateaux sismiques, escortés par des navires de guerre, une manœuvre sèchement condamnée par l’Union européenne.
D’autant que la Turquie conteste les frontières maritimes en Méditerranée avec la Grèce et Chypre, fixées après le démantèlement de l’Empire ottoman.
“Nous avons cherché comment répondre au problème de notre dépendance aux ressources énergétiques extérieures”, a insisté M. Erdogan.
Le bateau Abdulhamid Han “est le symbole de cette nouvelle politique énergétique de la Turquie” : “Désormais, avec notre quatrième bateau de forage et deux navires sismiques, nous sommes entrés dans le jeu”.
Selon M. Erdogan, la facture gazière de la Turquie devrait atteindre 100 milliards de dollars en 2022. “Le plus vite nous pouvons accroître nos ressources en gaz et en pétrole, qui sont devenues des armes par temps de crise économique mondiale, le meilleur bénéfice nous pourrons en tirer en réduisant notre dépendance énergétique et notre déficit budgétaire”.
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, a annoncé mardi qu’une délégation turque “invitée” se rendra la semaine prochaine aux États-Unis pour y poursuivre les négociations sur le contrat d’avions de combats F-16, en parti payés et jamais livrés.
Le Congrès américain s’oppose à toute livraison tant qu’Ankara ne s’engage pas à cesser toute menace à l’encontre de la Grèce, notamment les violations de son espace aérien.