La Californie devrait prolonger la durée de vie de la centrale nucléaire de Diablo Canyon pour atteindre les objectifs climatiques de l’État selon le rapport des universitaires.
Californie: la centrale fournit 8% de l’électricité
Selon le rapport des chercheurs de Stanford, du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de LucidCatalyst, LLC, le report de la fermeture de la centrale à 2025 permettrait de réduire les émissions de carbone des centrales californiennes de plus de 10% par rapport aux niveaux de 2017 et de réduire la dépendance au gaz naturel.
En outre, la centrale produit environ 8% de l’électricité de la Californie et 15% de son électricité sans carbone. En la maintenant ouverte jusqu’en 2045, il est possible d’économiser jusqu’à $21 milliards sur les coûts du système électrique. Également, d’éviter que 90.000 acres de terre ne soient utilisés pour la production d’énergie renouvelable.
En route vers la fermeture de la dernière centrale de l’État
En 2016, PG&E décide de laisser les licences de deux réacteurs de Diablo Canyon expirer en 2024 et 2025. Ce qui entraînerait la fermeture de la dernière centrale nucléaire de l’État le plus peuplé du pays. Cette décision s’inscrit dans le cadre des préoccupations du public concernant les tremblements de terre, les déchets nucléaires et l’utilisation de l’eau pour refroidir les centrales.
La fermeture prévue était également motivée par la conviction que l’énergie éolienne et solaire compenserait les pertes d’électricité. Mais la Californie a dû faire face à des pannes de courant tournantes en août 2020 pendant une vague de chaleur. En cause, la production hydroélectrique qui s’est affaiblie avec les sécheresses.
De plus, le passage massif aux véhicules électriques est susceptible d’ajouter du stress au réseau.
Le nucléaire permet de combattre le changement climatique
« Afin de combattre le changement climatique de la meilleure façon possible, je pense que l’énergie nucléaire (…) est quelque chose que nous devrions vraiment envisager et demander à PG&E de reconsidérer », déclare Steven Chu, secrétaire américain à l’énergie sous l’ancien président Barack Obama et aujourd’hui professeur de physique à Stanford.
Suzanne Hosn, porte-parole de PG&E, a souligné que la législature et les régulateurs de l’État ont approuvé le plan de fermeture de la centrale. « Nous nous concentrons donc sur l’exploitation sûre et fiable de la centrale jusqu’à la fin de ses licences », déclare-t-elle.
« Nous espérons vraiment que le débat commence maintenant »
La centrale de Diablo Canyon, d’une puissance de 2240 MW, pourrait également fournir de l’énergie à des usines de dessalement de l’eau de mer pour l’eau potable et l’agriculture, et produire de l’hydrogène, un gaz plus propre, selon le rapport. En revanche, il n’aborde pas la question de savoir comment les partisans de l’énergie nucléaire pourraient convaincre PG&E, ainsi que les politiciens et les régulateurs californiens, de mener à bien le processus complexe de maintien en activité de la centrale.
Mais Jacopo Buongiorno, auteur du rapport et directeur des systèmes avancés d’énergie nucléaire au MIT, a déclaré que les chercheurs avaient partagé les résultats avec certains nombres de responsables californiens. « Nous espérons vraiment que le débat commence maintenant », déclare-t-il.