Le constructeur BYD affiche une hausse de 24,4 % de son bénéfice net pour le premier semestre 2024, atteignant 13,63 milliards de yuans (1,71 milliard d’euros). Cette performance est notable dans un contexte de forte compétition sur le marché chinois des véhicules électriques, où la guerre des prix entre constructeurs locaux s’intensifie. Le chiffre d’affaires du groupe progresse de 15,7 %, atteignant 301,1 milliards de yuans (37,9 milliards d’euros).
La demande de véhicules électriques en Chine reste un facteur clé de cette croissance. Le marché chinois, bien que mature, continue de bénéficier de politiques incitatives, même si les subventions directes ont diminué. Les constructeurs, dont BYD, adaptent leurs stratégies pour maintenir leur part de marché face à une concurrence accrue. Le contexte actuel pousse également ces entreprises à chercher des débouchés internationaux, alors que le marché local se stabilise.
Impact de la guerre des prix et stratégies d’adaptation
Depuis 2023, la guerre des prix sur le marché chinois des véhicules électriques a entraîné une pression sur les marges des constructeurs. BYD, tout en réussissant à maintenir sa rentabilité, doit composer avec une concurrence qui pousse les prix à la baisse, affectant la rentabilité de l’ensemble du secteur. L’entreprise, comme ses concurrents, se voit contrainte de réduire ses coûts et d’optimiser sa chaîne de production pour absorber l’impact de cette guerre des prix.
Cette situation a déjà des répercussions pour certains acteurs du marché, comme XPeng, qui a annoncé des pertes importantes. Cependant, pour les entreprises bien établies comme BYD, la maîtrise des coûts et les économies d’échelle offrent une certaine résilience face à ces défis. Cela n’empêche pas le constructeur de rechercher activement de nouveaux marchés pour compenser cette pression domestique.
Expansion internationale et défis réglementaires
L’Union européenne a récemment durci ses mesures tarifaires sur les importations de véhicules électriques chinois, avec des surtaxes pouvant atteindre 36 % dès octobre 2024. Ces mesures, destinées à protéger les constructeurs locaux de ce que Bruxelles considère comme une concurrence déloyale, posent un défi supplémentaire pour les entreprises chinoises. Pour y répondre, BYD prévoit l’ouverture de nouvelles usines en Hongrie et en Turquie. Ces implantations visent à contourner les barrières tarifaires et à sécuriser un accès plus direct au marché européen.
L’usine en Turquie, en particulier, joue un rôle stratégique en permettant d’éviter les surtaxes imposées par l’Union européenne, tout en renforçant la présence du constructeur en Europe. Cette expansion est essentielle pour BYD, qui cherche à diversifier ses marchés et à réduire sa dépendance vis-à-vis du marché chinois.
Diversification et dépendance à l’international
BYD, initialement spécialisé dans la fabrication de batteries, s’est diversifié dès 2003 dans la production de véhicules électriques. Aujourd’hui, le groupe fournit des batteries à plusieurs constructeurs automobiles internationaux, tels que Tesla, BMW et Toyota, renforçant ainsi son influence mondiale. Cette diversification dans les services et produits liés aux véhicules électriques permet à l’entreprise de naviguer dans un environnement de marché complexe, en jouant sur plusieurs tableaux.
L’implantation d’usines en Europe et l’augmentation de sa production à l’international témoignent de la volonté de BYD de se positionner comme un acteur incontournable dans l’industrie des véhicules électriques. La stratégie internationale du constructeur, couplée à sa capacité à maîtriser les coûts, est cruciale pour maintenir sa compétitivité face aux défis actuels.