La Commission européenne travaille à l’intégration d’une interdiction renforcée du gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance de Russie dans son 19ᵉ train de sanctions. Cette mesure s’inscrit dans le cadre des discussions en cours à Bruxelles sur le durcissement des pressions économiques contre Moscou, dans le prolongement de l’invasion de l’Ukraine.
Pressions transatlantiques et calendrier des négociations
La proposition intervient après un échange entre la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président des États-Unis, Donald Trump, qui a exigé une action plus ferme de la part de l’Union européenne contre les revenus énergétiques de la Russie. Cette demande conditionne selon lui un éventuel durcissement des mesures américaines à l’encontre de Moscou.
Les discussions entre institutions européennes prévoient une interdiction des contrats de court terme sur le GNL russe dès l’année prochaine, tandis qu’une élimination progressive des importations de pétrole et de gaz russes reste fixée au 1ᵉʳ janvier 2028. La Commission entend présenter officiellement ce 19ᵉ paquet aux États membres dans les prochains jours.
Une orientation ciblée sur les flux de GNL
Ce nouveau volet de sanctions vise principalement les flux de GNL qui transitent encore vers plusieurs ports européens, notamment en France, en Belgique et en Espagne. Contrairement au pétrole russe, déjà largement restreint dans le cadre des sanctions précédentes, le GNL continue de représenter une source de revenus significative pour le gouvernement russe.
L’Union européenne avait jusqu’à présent évité une interdiction directe de ces cargaisons, préférant laisser les États membres décider individuellement des volumes importés. Cette stratégie pourrait évoluer sous la pression croissante d’États membres de l’Est, favorables à des mesures énergétiques plus strictes.
Objectif de cohérence entre mesures nationales et européennes
Des pays comme la Lituanie, l’Estonie et la Pologne ont déjà mis en œuvre des restrictions unilatérales sur le GNL russe. Le nouveau train de sanctions viserait à harmoniser ces actions au niveau communautaire et à éviter les contournements logistiques.
Les volumes de GNL russe importés par l’Union européenne ont légèrement diminué depuis 2022, mais restent significatifs. Selon les données disponibles, la Russie a fourni environ 15 % des importations totales de GNL de l’Union en 2024, ce qui représente plusieurs milliards d’euros de revenus pour l’économie russe.