La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé avoir échangé avec le président américain Donald Trump afin de renforcer les mesures économiques coordonnées contre la Russie. Cette initiative vise à accroître la pression sur Moscou par le biais d’un 19e train de sanctions de l’Union européenne, en préparation depuis plusieurs semaines.
Des discussions bilatérales pour un front économique renforcé
Ursula von der Leyen a indiqué que cet appel avec Donald Trump avait permis d’avancer sur une stratégie commune ciblant plusieurs canaux de financement encore accessibles à la Russie. Selon les premières indications, le prochain paquet de sanctions inclura des mesures restrictives sur les actifs numériques, des restrictions bancaires supplémentaires et des limitations accrues dans le secteur énergétique. Aucune date précise de présentation n’a été communiquée, mais les discussions seraient en phase avancée.
Le président américain a pour sa part exigé un arrêt total des importations de pétrole russe par les alliés des États-Unis, conditionnant le maintien de l’unité transatlantique sur le sujet à des mesures concrètes. Il a également suggéré l’imposition de droits de douane contre la Chine, en lien avec son positionnement commercial dans le conflit.
Une trajectoire européenne déjà en cours
Depuis 2022, l’Union européenne a réduit de manière progressive sa dépendance aux hydrocarbures russes. La part du pétrole russe importé dans le mix européen est passée de 29% début 2021 à 2% à la mi-2025. La Commission européenne a confirmé son objectif d’éliminer totalement les achats de pétrole et de gaz en provenance de Russie d’ici à fin 2027.
Dans ce contexte, Ursula von der Leyen a évoqué la possibilité d’accélérer encore ce calendrier, évoquant la nécessité d’assécher les flux financiers alimentant l’économie de guerre russe. Elle a précisé que de nouvelles propositions législatives seraient déposées prochainement en ce sens par l’exécutif européen.
Des implications directes pour les flux énergétiques mondiaux
L’intensification de ces sanctions pourrait entraîner une redéfinition des routes commerciales énergétiques, notamment en ce qui concerne les marchés asiatiques et du Moyen-Orient. Les entreprises européennes du secteur gazier et pétrolier devront adapter leurs stratégies d’approvisionnement en anticipant d’éventuelles ruptures logistiques ou tensions tarifaires à moyen terme.
Les mesures envisagées concernent également les intermédiaires financiers et technologiques qui facilitent encore certains échanges avec des entités russes, notamment via des cryptomonnaies. Cela pourrait affecter les opérateurs spécialisés dans les transactions transfrontalières d’actifs numériques liés au négoce de matières premières.