Le vice-président de la Commission européenne chargé de l’industrie, Stéphane Séjourné, a convoqué ce lundi une réunion en visioconférence avec les représentants de plusieurs filières industrielles, pour faire face aux conséquences économiques des nouvelles restrictions imposées par la Chine sur les exportations de terres rares.
Les filières stratégiques réunies en urgence
Cette réunion regroupe des acteurs des secteurs de l’automobile, de la défense, de l’énergie éolienne, de la chimie et de la transformation minière. Elle vise à évaluer l’impact immédiat des mesures décidées par Pékin et à définir les leviers d’action potentiels à l’échelle européenne. Ces filières utilisent les terres rares pour la fabrication de composants essentiels, allant des moteurs électriques aux systèmes de guidage militaire.
Les échanges permettront à la Commission d’établir un état des lieux actualisé des tensions observées sur les chaînes d’approvisionnement industrielles, alors que plusieurs entreprises européennes signalent déjà des interruptions de production ou des hausses significatives de coûts.
Mesures envisagées et coopération du G7
Bruxelles prévoit de restituer les conclusions de cette réunion lors de la session plénière du Parlement européen à Strasbourg mardi. Le commissaire Stéphane Séjourné doit y détailler les options réglementaires ou commerciales à l’étude pour garantir la sécurité d’approvisionnement en matières premières critiques.
Parallèlement, l’Union européenne travaille à une réponse conjointe avec les membres du Groupe des sept (G7), face à une politique jugée restrictive. La Chine, premier producteur mondial de terres rares, avait instauré en avril un système de licences pour certaines exportations, avant d’élargir ce mois-ci le contrôle à des technologies sensibles liées à leur traitement.
Une pression croissante sur les chaînes de valeur
Les autorités européennes estiment que ces décisions ont provoqué des effets de blocage sur l’accès aux matériaux nécessaires à plusieurs secteurs industriels stratégiques. Elles rappellent que la dépendance envers un seul fournisseur expose l’économie européenne à des vulnérabilités critiques.
« Cette situation met en lumière la nécessité d’une politique d’approvisionnement plus résiliente au sein de l’Union », a indiqué une source interne à la Commission, soulignant que des projets de diversification des sources d’importation sont à l’étude.