La Commission européenne a proposé aux États membres de l’EU de prolonger leur objectif de réduction de la consommation de gaz pour l’hiver 2023-2024, face à l’incertitude croissante qui entoure les approvisionnements en gaz naturel. L’objectif initial de réduire la demande de gaz sur la période août 2022-mars 2023 de 15% par rapport à la moyenne des cinq dernières années a été largement dépassé grâce à une météo clémente et aux tarifs élevés qui ont encouragé les ménages et les entreprises à faire des économies. Cependant, la commissaire à l’Énergie Kadri Simson a souligné que la situation ne restera pas favorable, et a encouragé les États membres à prolonger leur objectif pour éviter une crise énergétique.
Des incertitudes persistantes sur les approvisionnements en gaz
Les États membres de l’EU ont cherché à réduire leur dépendance aux hydrocarbures importés et à amortir la chute des livraisons russes en réduisant leur demande de gaz. Cependant, la demande pourrait augmenter à mesure que l’économie se redresse, tandis que l’offre pourrait se tendre sur le marché mondial en raison d’un fort rebond attendu des achats chinois. De plus, l’EU est désireuse de cesser ses importations de gaz russe, ce qui pourrait entraîner des défis en matière d’approvisionnement.
Un nouvel objectif de réduction de la demande de gaz proposé
La commissaire à l’Énergie a donc proposé de prolonger l’objectif de réduction volontaire de la demande de 15% jusqu’à l’année prochaine. Cela permettrait d’atteindre le niveau de stockage adéquat d’ici novembre, à 90% des réserves de l’EU, comme le prévoit désormais le droit européen. Toutefois, cet objectif devra être approuvé à nouveau par les Vingt-Sept.
La nécessité de cesser les achats de LNG russe
Kadri Simson a également appelé les Européens à cesser leurs achats de gaz naturel liquéfié (LNG) auprès de la Russie, même si ces derniers ne font pas l’objet de sanctions. Elle a encouragé les États et les entreprises à ne pas renouveler leurs contrats avec la Russie, soulignant que dans cinq États membres, la part de LNG russe avait augmenté. Selon elle, certains pays enclavés comme la Hongrie ont du mal à trouver des alternatives au gaz russe acheminé par gazoduc, mais ce n’est pas le cas du LNG, un marché mondialisé où les acheminements sont assurés par navire.
Des défis énergétiques à relever pour l’EU
La réduction de la consommation de gaz est un défi majeur pour l’EU, qui doit réduire sa dépendance aux importations de gaz et accélérer la transition énergétique. L’objectif de réduction risquent de se heurter à une concurrence accrue sur le marché mondial, avec une forte augmentation prévue des achats chinois.