Les prix à terme du pétrole brut ont baissé dans les marchés asiatiques. Cette baisse s’explique par trêve de deux mois au Yémen, entre les Houthis et l’Arabie saoudite. Cet accord élimine une source potentielle de perturbation de l’approvisionnement.
Baisse des prix à terme du brut sur le marché asiatique
Depuis 2015, le Yémen est le théâtre d’une guerre opposant les Houthis et l’Arabie saoudite. Celle-ci entraîne des perturbations de l’approvisionnement en pétrole. En effet, les infrastructures pétrolières en Arabie saoudite sont bien souvent la cible d’attaques. Par exemple, le 25 mars, les Houthis ont ciblé une installation de stockage à Djeddah. Les prix du brut avaient alors augmenté de plus de 4 $ par baril.
Le 1er avril, les Houthis et l’Arabie saoudite se sont mis d’accord sur une trêve. Celle-ci a débuté le 2 avril, premier jour du ramadan, et doit durer 2 mois. Cette annonce a immédiatement impacté les marchés du pétrole brut. À 10h12, heure de Singapour, le contrat à terme de juin du Brent ICE était en baisse de 0,4 % par rapport à la précédente clôture.
Stephen Innes, associé directeur de SPI Asset Management, déclare :
« Le pétrole ouvre en légère baisse en Asie après qu’un rapport médiatique suggère que le groupe Houthi a accepté une trêve de 60 jours avec l’Arabie saoudite qui réduit temporairement une source potentielle de perturbation de l’approvisionnement. »
Les marchés toujours perturbés
Cependant, au vu du contexte, le marché du brut reste perturbé.
La guerre en Ukraine pèse sur les marchés
En effet, Stephen Innes souligne :
« Pourtant, la détente fragile ne contribue guère à atténuer l’absence de pétrole russe. »
Le pétrole russe reste une préoccupation majeure pour les observateurs. Hier, le 3 avril, l’Union européenne a appelé à de nouvelles sanctions contre la Russie. Les ministres de l’UE envisagent de mettre fin aux importations russes après que l’Ukraine a accusé les forces russes de crimes de guerre.
Si le gaz russe représentait, avant l’invasion de l’Ukraine, 45 % des importations de gaz de l’UE, il ne faut pas négliger la place du pétrole russe. En effet, environ 2,7 millions de b/j de brut russe (soit près 25 % des importations totales de l’UE) provenaient de Russie.
La COVID-19 en Chine, autre inquiétude
En parallèle, les observateurs surveillaient de près la reprise de la pandémie de COVID-19 en Chine. Les autorités ne parviennent pas encore à endiguer la flambée des infections dans le pays. En effet, Shangaï a signalé 425 cas symptomatiques et 8 581 cas asymptomatiques le 3 avril.
Yeap Jun Rong, analyste de marché chez IG, explique :
« Les risques de virus en Chine restent préoccupants, le pays ayant ajouté plus de 13 000 nouvelles infections au COVID-19 et l’émergence de nouveaux sous-types de la variante Omicron. Les tests de masse à venir pourraient faire grimper davantage les chiffres des cas de virus, ce qui pourrait mettre un frein aux sentiments de risque en attendant une plus grande clarté sur l’étendue de la propagation du virus. »
Instabilité des marchés
Ainsi, les swaps de brut de Dubaï étaient en hausse dans les échanges en milieu de matinée en Asie le 4 avril par rapport à la clôture précédente, tandis que les écarts intermensuels étaient plus faibles.
Le swap de Dubaï de juin était fixé à 96,61 $/b à 10 heures, heure de Singapour, en hausse de 1,04 $/b (1,09 %) par rapport à la clôture du marché asiatique du 1er avril.
Le spread intermittent du Dubai swap mai-juin était fixé à 1,50 $/b à 10 heures, en baisse de 45 cents/b sur la même période, et le spread intermittent juin-juillet était fixé à 95 cents/b, en baisse de 21 cents/b.