Le Brexit continue d’animer les tensions entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne. Bruxelles craint que le gouvernement britannique favorise les entreprises nationales dans différents projets éoliens.
Le Brexit complique les projets éoliens
L’Union Européenne surveille les nouveaux contrats britanniques sur différentes sites et projets éoliens. En effet, elle craint que Londres favorise son industrie éolienne pour l’obtention de contrats gouvernementaux. Les gouvernements français et espagnol ont donc alarmé l’UE sur ces contrats représentant des milliards de livres sterling.
La Commission européenne a averti les responsables britanniques que sa politique pourrait enfreindre l’accord commercial signé le 24 décembre. Avec le Brexit, le gouvernement britannique avait promis d’aider et de favoriser les industries britanniques lors de contrats gouvernementaux. La réunion entre les différents pays a permis d’éclaircir de nombreux points commerciaux.
Des exigences à respecter envers l’Europe
L’accord commercial conclu entre le Royaume-Uni et l’UE à la suite du Brexit interdit de favoriser les entreprises nationales. Or les contrats en cours du Royaume-Uni pourraient violer cet accord commercial.
Sam Lowe, chargé de recherche au Centre for European Reform a récemment déclaré :
« Les exigences en matière de contenu local sont interdites par l’accord de commerce et de coopération. »
Une questionnaire au cœur des tensions
Kwasi Kwarteng, le secrétaire d’Etat aux affaires, est sur le point de signer des contrats sur les énergies renouvelables. Or un questionnaire destiné aux candidats du contrat est au cœur des tensions.
En effet ce questionnaire demande aux candidats de prévoir le niveau de contenu britannique dans leur projet. Cependant cela pourrait violer l’accord de commerce et de coopération conclu entre l’UE et le Royaume-Uni. Cet accord interdit les gouvernements d’obliger les entreprises à atteindre un niveau ou un pourcentage donné de contenu national.
Obligatoire ou non ?
Ainsi il reste à déterminer si le gouvernement britannique prendra en compte cette réponse aux questionnaires dans leur choix. Ou si ce niveau de contenu britannique n’était qu’à titre informatif.
Une politique commerciale ambiguë
Depuis le Brexit, le gouvernement britannique suit une ligne commerciale et politique assez complexe à suivre pour les parties prenantes. En effet, ce gouvernement promet de soutenir les entreprises britanniques dans l’ère post-Brexit. Mais il souhaite également rester ouvert aux investisseurs mondiaux y compris de l’Union Européenne.
Récemment, le ministre britannique des Affaires, de l’énergie et de la stratégie industrielle a même déclaré :
« Nous sommes déterminés à soutenir l’industrie britannique des énergies renouvelables dans la mesure du possible. »
50% de la chaîne d’approvisionnement assuré par des entreprises britanniques
L’Union Européenne s’alarme de l’objectif britannique d’atteindre 60% de produits fabriqués sur son sol pour la chaine d’approvisionnement. Aujourd’hui environ 50% de la chaîne d’approvisionnement du secteur éolien est assuré par les entreprises britanniques. Or de nombreuses entreprises européennes sont également intéressées par ce marché comme l’espagnole Siemens Gemesa et la française Total.
Un marché éolien britannique de grande ampleur
Cette tension commerciale entre Bruxelles et Londres n’est pas une première depuis le Brexit. En effet des différends ont eu lieu à propos de l’Irlande du Nord et concernant les licences de pêche. Mais ce désaccord semble d’une importance plus élevée en raison de son aspect économiquement et symboliquement stratégique.
Le marché éolien britannique est en effet l’un des attractifs du monde pour les fournisseurs internationaux d’énergie. Le Royaume-Uni possède sept des plus grands parcs éoliens. Le contrat en question représente d’ailleurs des milliards de livres sterling.
Le marché risque même de s’accroitre grâce aux ambitions énergétiques que le Royaume-Uni possède. Il est donc naturel que ce marché attise les convoitises mais également les tensions au niveau européen et mondial.