Brésil: Petrobras ajuste sa stratégie de réinjection de gaz face à ses priorités

Petrobras décide de réduire la réinjection de gaz naturel dans de nouveaux puits, soulignant une approche pragmatique qui contraste avec les objectifs climatiques déclarés de Lula da Silva à la COP28, exposant des tensions au sein des politiques énergétiques du Brésil.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Petrobras modifie sa politique de réinjection de gaz naturel dans les nouveaux puits pétroliers, visant à augmenter l’offre de gaz sur le marché intérieur et à stabiliser les prix. Cette décision intervient alors que le gouvernement brésilien adopte un décret permettant à l’Agence Nationale du Pétrole, du Gaz Naturel et des Biocarburants (ANP) de mandater des réductions de réinjection pour répondre à la demande énergétique nationale. Actuellement, le gaz produit lors de l’extraction de pétrole est principalement réinjecté pour maintenir la pression des réservoirs et optimiser la récupération d’hydrocarbures. En réduisant cette pratique, Petrobras cherche à maximiser la disponibilité de gaz domestique, répondant ainsi aux impératifs du marché intérieur tout en améliorant la rentabilité des nouvelles installations.

Les priorités de Petrobras dans le contexte économique brésilien

La nouvelle orientation de Petrobras, sous la direction de Magda Chambriard, répond aux besoins immédiats de l’industrie énergétique du Brésil. Le choix de limiter la réinjection aux nouveaux puits, excluant les plateformes existantes où les coûts de modification seraient trop élevés, témoigne d’une stratégie d’optimisation des ressources. La compagnie vise à adapter ses opérations pour garantir une offre de gaz suffisante sur le marché domestique, où les prix de l’énergie restent un sujet de préoccupation. Les ajustements ciblés de Petrobras reflètent un pragmatisme économique qui s’inscrit dans une dynamique de renforcement de la sécurité énergétique nationale, tout en s’ajustant aux cadres réglementaires mis en place par le gouvernement brésilien.
En revanche, cette approche ne s’aligne pas parfaitement avec les engagements climatiques affichés par l’administration de Luiz Inácio Lula da Silva. Lors de la COP28, Lula met en avant une transition énergétique ambitieuse, prônant l’utilisation des revenus pétroliers pour financer des initiatives en faveur des énergies renouvelables, comme l’hydrogène vert. Toutefois, le réalignement stratégique de Petrobras soulève des interrogations sur la cohérence globale de la politique énergétique brésilienne.

Participation du Brésil à l’OPEC+ : Une stratégie d’influence ou de continuité ?

L’adhésion récente du Brésil à l’OPEC+ en tant qu’observateur est également un point de tension. Lula présente cette adhésion comme une opportunité d’influencer les producteurs mondiaux de pétrole vers une transition énergétique. Cependant, les déclarations de Jean Paul Prates, PDG de Petrobras, soulignent que l’entreprise ne suivra pas les quotas de production imposés par le cartel, maintenant ainsi sa flexibilité opérationnelle. Cette position met en évidence une stratégie hybride où le Brésil cherche à jouer sur plusieurs fronts : d’une part, affirmer une présence sur la scène internationale en matière de politiques énergétiques et climatiques, et d’autre part, préserver son indépendance en matière de gestion de sa production de pétrole.
Cette double approche suscite des débats parmi les analystes de l’industrie. La politique actuelle de Petrobras de ne pas se conformer aux limitations de production de l’OPEC+ tout en maintenant une participation à ses discussions reflète une orientation stratégique qui pourrait être perçue comme incohérente. D’autant plus que, parallèlement à ces annonces, le Brésil prépare une vente aux enchères de nouveaux blocs d’exploration pétrolière, y compris dans des régions écologiquement sensibles comme l’Amazonie, ce qui peut contrarier les objectifs de développement durable mis en avant par le gouvernement lors des sommets internationaux.

Répercussions sur la politique énergétique et les marchés mondiaux

Le repositionnement de Petrobras et les décisions gouvernementales brésiliennes en matière de politique énergétique ont des répercussions au-delà des frontières nationales. Le marché mondial observe de près comment le plus grand producteur de pétrole d’Amérique du Sud navigue entre des impératifs de sécurité énergétique, de compétitivité économique et d’engagements environnementaux. Le choix de privilégier l’augmentation de l’offre de gaz et le maintien d’un contrôle indépendant sur la production pétrolière est perçu comme une réponse aux pressions économiques immédiates plutôt qu’une adhésion stricte aux principes de transition énergétique prônés à la COP28.
Pour les entreprises et les investisseurs du secteur énergétique, ces développements illustrent la complexité croissante de l’environnement de régulation et de marché au Brésil. La volonté du pays de maintenir une production pétrolière robuste, tout en se positionnant en faveur des énergies renouvelables sur la scène internationale, reflète une stratégie d’équilibre délicat entre besoins économiques et engagements climatiques. Cette dynamique pose des défis pour les acteurs du secteur qui doivent naviguer dans un cadre en évolution rapide, où les politiques peuvent changer pour répondre aux réalités économiques et géopolitiques.

Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.

L’Inde investit $872mn pour produire localement ses aimants aux terres rares

New Delhi lance un plan d’incitations de 72,8 Md INR pour créer une capacité nationale de 6 000 tonnes d’aimants permanents, face aux restrictions croissantes imposées par la Chine sur les exportations de composants critiques.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.
en_114027271135540

Berlin prévoit l’acquisition de 25,1 % de TenneT Allemagne début 2026

L’Allemagne prévoit de finaliser l’achat de 25,1 % de la filiale allemande de TenneT pour 5,8 milliards €, afin de renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques du réseau électrique national.

Le Ghana réorganise son secteur électrique autour du gaz pour contenir son déficit

Le gouvernement ghanéen met en œuvre une réforme de son système énergétique visant à renforcer l’usage du gaz naturel local, espérant réduire les coûts de production d’électricité et limiter le déséquilibre financier du secteur.

Le Suriname prévoit 220 000 barils par jour pour sa stratégie pétrolière d’ici 2028

À l’occasion des 50 ans de son indépendance, le Suriname a annoncé une feuille de route nationale incluant un investissement public majeur pour exploiter ses réserves pétrolières offshore.
en_114026261128540

La Corée du Sud face à la pression de l’AIE pour libéraliser son marché de l’électricité

Dans sa dernière revue, l’Agence internationale de l’énergie alerte sur les blocages structurels du marché sud-coréen de l’électricité, appelant à des réformes urgentes pour combler le retard sur les renouvelables et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés.

La capacité électrique installée en Chine atteint 3.75 bn kW, en hausse de 17.3 %

La capacité de production électrique de la Chine a enregistré une forte croissance en octobre, portée par l’expansion continue du solaire et de l’éolien, selon les données officielles de l’administration nationale de l’énergie.

Trump relance l’offshore américain avec un plan de 34 ventes entre 2026 et 2031

Le programme offshore 2026-2031 propose d’ouvrir plus d’un milliard d’acres à l’exploration pétrolière, déclenchant une bataille réglementaire entre Washington, les États côtiers et les groupes juridiques spécialisés.
en_1140241131540

Le Mozambique centralise ses infrastructures gazières pour sécuriser l’axe Beira–Rompco

Le gouvernement du Mozambique regroupe ses actifs de transport et de regazéification gazière dans un véhicule public, consolidant l’axe stratégique Beira–Rompco pour soutenir les projets Rovuma et répondre à la dépendance sud-africaine.

NESO lance une consultation nationale pour planifier l’infrastructure énergétique régionale

Le gestionnaire britannique NESO engage un processus de consultation pour définir la méthodologie de onze futurs plans stratégiques régionaux destinés à coordonner les besoins énergétiques en Angleterre, en Écosse et au pays de Galles.

COP30 verrouille l’adaptation, contourne les fossiles et ouvre un front réglementaire climatique

La conférence de Belém acte un compromis entre adaptation budgétairement encadrée, retrait des ambitions sur les fossiles et ouverture d’un dialogue climat–commerce susceptible de déclencher de nouveaux contentieux réglementaires.
en_1140221145540

La Banque asiatique de développement mobilise 700 mn $ pour soutenir la stratégie énergétique du Kirghizistan

La Banque asiatique de développement et le Kirghizistan ont conclu un accord de financement pour renforcer les infrastructures énergétiques, la résilience climatique et la connectivité régionale, avec plus de 700 mn $ engagés jusqu’en 2027.

Le Royaume-Uni sommé d’arbitrer entre capture carbone et carburants d’aviation

Une étude de l’Oxford Institute for Energy Studies révèle que la valorisation énergétique des déchets avec captage de CO₂ offre un bénéfice climatique presque double par rapport à leur transformation en carburants d’aviation.

Le Sipperec renouvelle son contrat de concession d’électricité avec EDF et Enedis

Signé pour 25 ans, le nouveau contrat de concession du Sipperec avec EDF et Enedis couvre 87 communes franciliennes et engage les parties sur la gestion et l’évolution du réseau public de distribution d’électricité jusqu’en 2051.
en_114019181130540

La CRE dresse le bilan du redémarrage progressif des marchés de détail de l’énergie

La Commission de régulation de l’énergie publie son rapport 2023-2024 et détaille les impacts de la crise sur les marchés du gaz et de l’électricité, ainsi que les mesures mises en œuvre pour soutenir la concurrence et restaurer la confiance des consommateurs.

Plus de 80 pays poussent pour une feuille de route sur la sortie des fossiles à la COP30

Réunis à Belém, des États d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et d’Europe soutiennent l’adoption d’un calendrier de retrait progressif des combustibles fossiles, malgré la résistance attendue de plusieurs pays producteurs.

Les Européens resserrent l’étau autour de l’Iran avec une résolution AIEA ciblée

L’E3 et les États-Unis déposent une résolution à l’AIEA pour formaliser la non-coopération iranienne après les frappes de juin, consolidant les bases juridiques d’un durcissement des sanctions énergétiques et financières.
en_114019191134540

Londres crée une taskforce pour renforcer la résilience énergétique après l’incident de Heathrow

Le Royaume-Uni lance une taskforce dirigée par le ministre de l'Énergie pour renforcer la sécurité du réseau électrique national, après l’interruption complète de l’aéroport d’Heathrow causée par un incendie de sous-station.

L’Inde vise $68bn d’investissements japonais pour dynamiser gaz et hydrogène

New Delhi sollicite $68bn d’investissements japonais pour accélérer ses projets gaziers, développer l’hydrogène et renforcer ses capacités d’importation de GNL dans un contexte d’ouverture accrue aux capitaux étrangers.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.