Le Brésil pourrait franchir une nouvelle étape dans le développement de son industrie pétrolière avec le projet d’exploration de la Marge équatoriale par Petrobras. Cette zone maritime de 350 000 km², située à environ 500 km de l’embouchure de l’Amazone, recèlerait un potentiel estimé à 10 milliards de barils de pétrole.
Un projet stratégique pour Petrobras
Le géant pétrolier brésilien cherche à consolider sa place sur le marché mondial en élargissant ses réserves exploitables. En 2024, le Brésil a produit en moyenne 3,4 millions de barils par jour, faisant de lui le huitième producteur mondial et le premier d’Amérique latine. Avec ces nouveaux gisements, Petrobras espère accroître sa production et ses revenus pour financer des initiatives énergétiques nationales.
Le gouvernement brésilien, par la voix du président Luiz Inacio Lula da Silva, soutient fermement cette exploration. Il affirme que les revenus du pétrole sont essentiels pour financer la transition énergétique, un argument clé pour justifier ce projet face aux réticences exprimées.
Le rôle clé de l’Ibama dans l’autorisation
L’Institut brésilien de l’environnement et des ressources naturelles renouvelables (Ibama) détient la responsabilité d’évaluer l’impact de ce projet avant d’accorder une éventuelle licence d’exploration. En octobre dernier, l’Ibama a demandé à Petrobras de préciser ses mesures d’urgence en cas de fuite de pétrole. Une nouvelle proposition a été soumise en décembre et est actuellement en cours d’examen par les experts techniques.
Le gouvernement affiche des positions divergentes sur la question. Si la ministre de l’Environnement, Marina Silva, insiste sur une évaluation strictement technique et indépendante, le ministre des Mines et de l’Énergie, Alexandre Silveira, appelle à une validation rapide du projet pour éviter tout retard dans son déploiement.
Un marché porteur mais des défis à surmonter
Outre les défis réglementaires, Petrobras doit anticiper les enjeux financiers et logistiques liés à l’extraction de pétrole en haute mer. L’exploitation en Marge équatoriale nécessite des investissements considérables pour mettre en place des infrastructures capables de répondre aux standards internationaux en matière de sécurité et d’efficacité.
Dans un contexte où plusieurs pays voisins comme le Guyana et le Suriname exploitent déjà des gisements similaires, le Brésil cherche à tirer parti de cette opportunité pour accroître son influence dans le secteur pétrolier mondial.