Le Brésil, l’Inde, l’Italie et le Japon ont annoncé un engagement commun visant à multiplier par quatre leur production et leur consommation de combustibles durables d’ici 2035. L’initiative, présentée à Brasilia lors d’une réunion préparatoire à la Conférence des Nations unies sur le climat (COP30), s’inscrit dans un effort de coordination réglementaire avant la rencontre internationale prévue à Belem, au Brésil.
Selon Joao Marcos Paes Leme, directeur du service énergie au ministère des Affaires étrangères brésilien, cet engagement repose sur des objectifs de production mesurables et des cadres nationaux de suivi que chaque pays devra adapter à ses politiques énergétiques internes. Il a précisé que d’autres pays, notamment européens, avaient manifesté leur intérêt pour rejoindre l’accord avant novembre, date d’ouverture de la conférence.
Des secteurs industriels soumis à de nouvelles normes
Les combustibles concernés par cet engagement incluent les biocarburants, l’hydrogène et les carburants synthétiques. Ces filières font désormais l’objet de discussions autour de standards communs afin de réguler leur utilisation dans des secteurs complexes à électrifier, tels que le transport aérien, maritime ou les industries lourdes. L’objectif affiché est d’établir un cadre international qui garantisse la conformité environnementale et économique de ces carburants.
M. Paes Leme a précisé que ces secteurs restaient dépendants des combustibles fossiles en raison de contraintes techniques et logistiques. L’initiative vise donc à définir des mécanismes d’incitation et de contrôle, plutôt qu’une substitution immédiate. Les représentants de 67 pays présents à Brasilia participent à ces discussions, destinées à poser les bases d’un accord de régulation commun avant la COP30.
La question de la durabilité et du contrôle des terres
Le directeur général de l’Agence internationale des énergies renouvelables (International Renewable Energy Agency – Irena), Francesco La Camera, a salué cette initiative tout en rappelant la nécessité d’un encadrement strict des biocarburants. Il a averti que la production de certaines matières premières, comme le maïs, la canne à sucre ou le soja, pouvait entraîner une pression accrue sur les terres agricoles si aucune norme d’usage n’était définie.
Selon lui, un carburant ne peut être qualifié de durable que s’il respecte des critères réglementaires précis concernant la gestion des sols et la traçabilité des ressources. Ce point est au cœur des débats en cours entre les délégations, alors que le Brésil, hôte du sommet, continue de renforcer ses investissements dans les hydrocarbures, tout en promouvant un modèle énergétique hybride.
Vers une harmonisation internationale des standards énergétiques
Les discussions préparatoires à Brasilia visent à poser les bases d’une harmonisation internationale des réglementations encadrant les combustibles alternatifs. Les pays participants travaillent à la définition de normes communes de certification et de contrôle, susceptibles d’être intégrées dans les législations nationales après la COP30. Ces cadres devraient permettre une meilleure compatibilité des politiques énergétiques entre régions.
Cette démarche s’inscrit dans un contexte de forte demande mondiale en énergie, où la diversification des sources s’accompagne d’une complexification des réglementations. La réussite du projet dépendra de la capacité des États à adopter des dispositifs de contrôle efficaces tout en garantissant la stabilité des investissements dans les infrastructures énergétiques.