Au Brésil, la grave sécheresse conduit à un équilibre énergétique extrêmement précaire compte tenu de la faiblesse de la production hydroélectrique. Un constat corroboré par une nouvelle étude du cabinet de conseil mondial en ressources naturelles Wood Mackenzie.
Le Brésil doute de la capacité d’exportation de ses voisins
Gabriel Dufflis, analyste principal de l’équipe de recherche de Wood Mackenzie sur le secteur de l’électricité au Brésil déclare :
« L’opérateur du réseau électrique ONS a publié un scénario dans lequel 5,5 GW manquent pour octobre et novembre si l’hydrologie reste faible. »
Un ensemble de mesures visant à stimuler les importations d’électricité, de gaz naturel et de GNL a été proposé pour réduire cet écart. Cependant, un doute demeure sur la capacité des pays voisins à fournir l’énergie nécessaire.
La sécheresse actuelle affecte non seulement le Brésil, mais aussi toute la région. L’Argentine et le Chili s’attendent également à une faible production hydroélectrique jusqu’à la fin de l’année 2021. Le bilan gazier et électrique régional est d’une importance majeure pour le Brésil, qui compte sur les importations d’électricité en provenance d’Argentine et les importations de gaz bolivien.
Incertitude sur l’importation de GNL argentin
En vue des exportations de gaz au cours du prochain été, les producteurs argentins continuent de surperformer et ont augmenté leur production de plus de 20% depuis avril 2021.
« Les volumes totaux dépendront de la façon dont l’Argentine gérera le manque de production hydroélectrique. Si le pays veut honorer son accord ferme avec les acteurs chiliens, il exportera de l’électricité produite à partir de fioul et de diesel ou interviendra sur le prix du gaz pour stimuler les activités de forage pendant l’été. Dans le cas des exportations de gaz vers le Brésil, la faiblesse des infrastructures de transport du GNL peut compromettre la capacité de l’Argentine à augmenter les livraisons de gaz.”, déclare Henrique Anjos, analyste principal de Wood Mackenzie.
La Bolivie pourrait s’introduire sur le marché brésilien
Les producteurs boliviens peuvent également profiter de cette situation, puisque les exportations vers l’Argentine diminuent pendant l’été. Ce qui peut augmenter la disponibilité du gaz bolivien. Henrique Anjos suppose qu’avec des prix du GNL supérieurs à $12 par million d’unités, la Bolivie peut négocier de meilleures conditions avec les acteurs brésiliens pour des contrats à court terme.
Le Brésil devra augmenter rapidement sa capacité d’approvisionnement en gaz et être en mesure d’acheminer toute sa capacité d’énergie thermique. Deux terminaux méthaniers supplémentaires à mettre en ligne prochainement permettront d’alléger le bilan gazier.