Le président brésilien de gauche Luiz Inacio Lula da Silva, qui a pris ses fonctions il y a moins de 100 jours, a créé une taxe de 9,2% sur les exportations de brut pour une durée de quatre mois (de mars à juin). Cette décision a été prise en même temps que le rétablissement partiel des taxes sur les carburants, supprimées par le gouvernement précédent, afin de financer des programmes sociaux. Le ministre des Mines et de l’Energie, Alexandre Silveira, a justifié cette mesure en invoquant une « opportunité d’attirer (des investisseurs) intéressés par le raffinage » au Brésil plutôt que de vendre du brut à l’étranger.
Cependant, les compagnies pétrolières étrangères ont saisi un tribunal fédéral pour réclamer la suspension de cette taxe. Repsol, TotalEnergies, Shell, Equinor et Galp se sentent lésées par cette mesure, qu’elles qualifient de « rupture contractuelle », cette taxe n’existait pas au moment où elles ont investi dans l’exploration de pétrole au Brésil. En outre, elles estiment que cette décision crée une « insécurité » juridique, qui pourrait détourner les investisseurs d’autres secteurs.
Le secteur pétrolier représente 15% de la part de l’industrie dans le GDP brésilien et emploie 450 000 personnes dans le pays. Cette mesure a été vue d’un très mauvais œil par les compagnies pétrolières et risque d’avoir des répercussions sur l’attractivité du pays pour les investisseurs. Les prochaines enchères pétrolières pourraient être impactées par cette décision, les acteurs prenant en compte le risque de voir les règles changer au moment de faire leurs offres.
Dans ce contexte économique difficile, le gouvernement brésilien a opté pour la « solution de facilité » en créant cette taxe sur les exportations de brut, afin de compenser le manque à gagner de 6,6 milliards de réais dû au rétablissement partiel des taxes sur les carburants. Cependant, cette décision pourrait avoir des conséquences inattendues et négatives pour l’industrie pétrolière brésilienne et l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers.