Le groupe énergétique britannique BP a vu son bénéfice net part du groupe chuter de 70% sur un an au premier trimestre à 687 millions de dollars, selon un communiqué publié mardi. Ce recul intervient dans un contexte de volatilité accrue des marchés, alimentée par la guerre commerciale lancée par Donald Trump.
Recul des marges de raffinage et faiblesse du gaz
BP a expliqué que ses résultats avaient été impactés par des marges de raffinage plus faibles et une performance réduite dans ses activités de vente de gaz. Son chiffre d’affaires a également diminué de 4%, pour atteindre près de 48 milliards de dollars. Le directeur général Murray Auchincloss a indiqué que l’entreprise continuait de suivre étroitement les évolutions du marché, sans mentionner directement le contexte politique américain.
Auchincloss a précisé que BP avait réalisé des « progrès significatifs » dans le cadre de sa nouvelle stratégie, lancée après l’abandon en février d’objectifs climatiques ambitieux. « Nos plans visant à renforcer le bilan, à réduire les coûts et à améliorer les flux de trésorerie et les rendements augmenteront la valeur actionnariale à long terme et renforceront la résilience de BP », a-t-il déclaré.
Intervention d’Elliott Management dans la gouvernance
La situation financière dégradée de BP intervient alors que le fonds d’investissement activiste Elliott Management a récemment pris plus de 5% du capital de l’entreprise, selon une communication de BP à la Bourse de Londres. Selon plusieurs médias britanniques, Elliott Management exercerait des pressions pour que BP réduise les effectifs de son siège social et simplifie sa structure opérationnelle afin d’améliorer sa rentabilité.
Cette pression survient après une année 2024 difficile, durant laquelle BP avait enregistré un bénéfice net en chute de 97% et annoncé la suppression de 4 700 emplois, soit plus de 5% de ses effectifs mondiaux.
Évolution du bénéfice sous-jacent et attentes des marchés
Le bénéfice sous-jacent de BP, qui exclut les éléments exceptionnels et constitue un indicateur clé pour les investisseurs, a également diminué de moitié pour atteindre 1,4 milliard de dollars au premier trimestre. Cette performance s’inscrit dans un contexte de demande fluctuante sur les marchés énergétiques mondiaux.
BP n’a pas précisé quelles mesures spécifiques seraient prises pour répondre aux attentes d’Elliott Management. Toutefois, une restructuration plus approfondie de l’organisation pourrait être envisagée pour soutenir la rentabilité et répondre aux exigences croissantes des actionnaires institutionnels.