Le groupe pétrolier BP a soutenu une prolongation de 12 ans du Système d’échange de quotas d’émission du Royaume-Uni (UK Emissions Trading System, UK ETS) au-delà de 2030, dans sa réponse officielle à une consultation publique lancée par l’UK ETS Authority. La proposition vise à étendre la deuxième phase du dispositif de 2031 à 2042, afin d’offrir aux acteurs couverts une visibilité réglementaire renforcée et des conditions plus stables pour leurs investissements.
Le système actuel, mis en place en 2021 après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, doit s’achever à la fin de 2030. Toute prolongation au-delà nécessitera une législation spécifique. BP estime que l’extension proposée favorisera la continuité du marché, facilitera la planification à long terme des investissements et encouragera l’adoption de technologies à plus faible intensité carbone.
Vers une convergence avec le système européen
BP a également exprimé son soutien à une liaison entre le système britannique et le Système d’échange de quotas d’émission de l’Union européenne (EU ETS), citant une plus grande efficacité et un alignement stratégique avec les objectifs du pays. Cette convergence est actuellement à l’étude par les autorités britanniques, ce qui a entraîné une hausse significative du prix des quotas au Royaume-Uni.
Selon Platts, une division de S&P Global Commodity Insights, les quotas britanniques (UK Allowances, UKA) pour livraison en décembre 2025 ont atteint un sommet de 11 mois début mai. Le 9 mai, les UKA étaient évalués à GBP51.34/tonne de CO₂ équivalent ($67.78), contre Eur70.32 ($78.22) pour les quotas européens (EU Allowances, EUA).
BP veut intégrer les absorptions carbone au marché
L’entreprise a par ailleurs plaidé pour l’inclusion des absorptions de carbone dans le UK ETS, afin d’élargir les mécanismes de conformité disponibles pour les entreprises et renforcer l’efficacité du système. Elle appelle également à une flexibilité permettant de reconnaître d’autres marchés carbone mondiaux dans le cadre du dispositif britannique.
La question de la possibilité de « banker » les quotas – c’est-à-dire d’acquérir des quotas à utiliser au-delà de la phase actuelle – fait également partie de la consultation. Cette pratique est actuellement autorisée dans la première phase du UK ETS. BP a déclaré qu’elle soutenait la poursuite de cette politique dans la phase suivante, y voyant un levier pour garantir la stabilité du marché.
Plusieurs entreprises énergétiques et associations sectorielles ont récemment estimé qu’une interconnexion entre les systèmes britannique et européen permettrait de réduire les coûts de décarbonation et de renforcer la confiance des investisseurs. La divergence de prix observée en 2023 et 2024 entre les deux marchés a illustré les limites d’un système isolé.