BP annonce une révision importante de sa stratégie énergétique. Le groupe renonce à son objectif ambitieux d’augmenter sa production d’énergies renouvelables de 20 fois d’ici 2030, se recentrant plutôt sur le pétrole et le gaz. Cette décision résulte de la pression croissante de ses investisseurs, qui exigent une rentabilité à court terme. BP a traversé une année 2024 difficile, avec une chute drastique de 97 % de ses bénéfices, et le groupe a décidé de réajuster ses priorités pour améliorer ses performances financières immédiates.
L’objectif initial de BP était de devenir un leader dans les énergies propres, mais face à une rentabilité trop faible des projets dans l’éolien et le solaire, et après des résultats décevants en 2024, la direction choisit de se concentrer à nouveau sur les hydrocarbures. Cette réorientation marque une rupture avec les engagements précédemment pris pour accélérer la transition énergétique du groupe.
Les Pressions Des Investisseurs
Les investisseurs, dont des fonds comme Elliott Management, ont fortement influencé la décision de BP. Ils ont exigé un retour rapide sur investissement, en poussant la société à se concentrer sur des projets de pétrole et de gaz, jugés plus rentables à court terme que les énergies renouvelables. Cette pression a abouti à une révision des priorités stratégiques, avec un recentrage sur le gaz naturel liquéfié (GNL) et une réduction des investissements dans les énergies vertes.
BP a commencé à réajuster sa stratégie à la fin de l’année 2024, après une chute importante de ses bénéfices. Le groupe a déjà entamé un programme de réduction des coûts, avec la suppression de milliers de postes, et la vente de certains actifs non stratégiques pour renforcer sa trésorerie. Les pressions des actionnaires activistes, notamment Elliott, ont accéléré ce processus de réorientation.
Un Retour Aux Hydrocarbures
La décision de BP de se recentrer sur les hydrocarbures s’explique en partie par la forte demande continue de pétrole et de gaz, qui génèrent des profits substantiels pour les entreprises pétrolières. Alors que les énergies renouvelables, malgré leur potentiel de croissance à long terme, ont des marges beaucoup plus faibles, BP choisit de privilégier les projets plus rentables à court terme. Ce recentrage inclut des investissements accrus dans le gaz naturel liquéfié (GNL), et un ralentissement significatif des projets dans les énergies éolienne et solaire.
Cette évolution s’inscrit dans une tendance plus large parmi les majors pétrolières. D’autres acteurs du secteur, comme Shell et TotalEnergies, ont également réduit leurs investissements dans les renouvelables, privilégiant les hydrocarbures en raison de la rentabilité supérieure qu’ils offrent actuellement. BP semble suivre cette logique, face à un marché où les pressions des actionnaires pour un retour rapide sur investissement sont de plus en plus fortes.
Une Année 2024 Difficile Pour BP
L’année 2024 a été marquée par une chute dramatique du bénéfice net de BP, qui est passé de 12,8 milliards de dollars en 2023 à seulement 381 millions de dollars en 2024. Cette baisse a fragilisé la position de BP sur le marché, la rendant plus vulnérable aux pressions des investisseurs. En réponse à cette situation, BP a décidé de réduire ses coûts en annonçant la suppression de 7 700 postes et la vente d’actifs non stratégiques pour améliorer sa trésorerie. Le groupe a également lancé un programme de cession d’actifs d’une valeur de 3 milliards de dollars pour redresser sa situation financière.
Les résultats de BP en 2024 ont mis en évidence la nécessité pour le groupe de revoir sa stratégie à court terme. Alors que les concurrents comme ExxonMobil et Chevron ont affiché des résultats solides malgré un environnement énergétique fluctuant, BP a été confronté à des défis financiers importants, ce qui a précipité sa réorientation stratégique.