BP examine sa stratégie pour se concentrer sur les énergies renouvelables, mais dans une perspective différente, axée sur la production d’énergie renouvelable à faible coût pour alimenter son réseau de recharge de véhicules électriques et la fabrication de carburants à faible teneur en carbone. L’objectif principal est d’assurer un approvisionnement énergétique rentable, plutôt que de posséder des actifs d’énergie renouvelable. Les experts de la transition énergétique considèrent l’hydrogène comme un carburant clé de l’avenir, et BP vise à conserver 80 % de l’électricité produite pour alimenter le réseau mondial de véhicules électriques et fabriquer des carburants « verts ».
Une refonte de la stratégie de BP en matière d’énergies renouvelables
L’entreprise cherchera à en conserver la majorité des énergies renouvelables pour alimenter son réseau de recharge de véhicules électriques, mais aussi pour produire des carburants à faible teneur en carbone. Les enjeux verts sont élevés, étant donné que l’énergie solaire représente à elle seule plus de la moitié du pipeline de projets d’énergies renouvelables de 43 gigawatts de BP.
Anja-Isabel Dotzenrath, la responsable des énergies renouvelables et du gaz de BP, a déclaré que la stratégie ne concerne pas nécessairement la propriété d’actifs dans les énergies renouvelables, mais plutôt de garantir l’accès à l’énergie verte à un coût abordable. Elle a également déclaré que BP continuerait à construire certains projets dans le cadre d’accords d’alimentation électrique traditionnels.
L’objectif de BP est d’assurer la sécurité énergétique tout en réduisant les coûts. La décision de BP de produire plus de pétrole et de gaz que prévu était une surprise pour de nombreux observateurs, étant donné que la société avait annoncé il y a trois ans un plan radical pour s’éloigner des combustibles fossiles. Le mois dernier, BP a ralenti ce plan, mais n’a pas abandonné les énergies renouvelables.
BP ralentit sa transition énergétique
Le changement le plus frappant dans la mise à jour de la stratégie a été que BP a réduit ses dépenses annuelles prévues pour les énergies renouvelables jusqu’à 5 milliards de dollars d’ici 2030, sur un budget total du groupe pouvant atteindre 18 milliards de dollars, contre 6 milliards de dollars sur 16 milliards de dollars lors de sa précédente mise à jour en 2022. Cependant, la société reste déterminée à atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici 2050.
Venture avec Equinor
Dans le cadre de sa stratégie de réduction de sa production de pétrole et de gaz, BP a également annoncé une collaboration avec Equinor pour développer des projets éoliens en mer en mer de Chine méridionale et en mer d’Irlande. La coentreprise, appelée Empire Wind, vise à développer des projets de 4 gigawatts dans la région de New York et un projet de 1,2 gigawatt au large de la côte de la Caroline du Nord.
Cependant, cette collaboration a été accueillie avec scepticisme par certains observateurs, qui ont souligné que le projet de la mer de Chine méridionale était situé dans une région revendiquée par la Chine, où la tension est déjà élevée. Il y a également des préoccupations quant à la sécurité des travailleurs et à la protection de l’environnement dans la région.
En réponse, BP a déclaré qu’il avait travaillé avec des partenaires chinois pour s’assurer que le projet respecte les normes environnementales et de sécurité les plus élevées. Cependant, les critiques soulignent que BP n’a pas la meilleure réputation en matière de sécurité environnementale, avec des accidents tels que la marée noire de Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique en 2010, qui a tué 11 travailleurs et causé des dégâts environnementaux considérables.
Une stratégie centrée sur la rentabilité plutôt que sur l’énergie verte
La stratégie de BP peut sembler contradictoire à première vue : d’un côté, l’entreprise investit massivement dans les énergies renouvelables et collabore avec des partenaires pour développer des projets éoliens en mer. De l’autre côté, elle réduit les dépenses prévues pour ces projets et ralentit les réductions de production de pétrole et de gaz.
Cependant, cette stratégie s’inscrit dans une logique de rentabilité plutôt que d’engagement en faveur de la transition énergétique. BP cherche avant tout à maximiser ses bénéfices et à s’assurer un accès à l’électricité verte bon marché, plutôt qu’à devenir un leader de l’énergie verte.
Cette stratégie est mise en évidence par les propos d’Anja-Isabel Dotzenrath, qui déclare que « notre stratégie ne concerne pas nécessairement la propriété d’actifs dans les énergies renouvelables, mais elle en découle. Il s’agit vraiment de garantir l’accès à l’électron vert bon marché – le moins cher -« .
En d’autres termes, BP ne cherche pas à devenir un producteur d’énergie renouvelable, mais plutôt à utiliser l’énergie verte pour alimenter son réseau de recharge de véhicules électriques et la production de carburants à faible teneur en carbone. Cela lui permet de maximiser ses bénéfices tout en répondant à la demande croissante de véhicules électriques.