Le groupe BP a récemment annoncé le report du projet Australian Renewable Energy Hub (AREH) en Australie occidentale, un des plus ambitieux projets mondiaux dans la production d’hydrogène renouvelable. Ce projet colossal, dont la mise en service est désormais attendue pour le début des années 2030, repose sur une infrastructure combinant l’énergie solaire et éolienne pour atteindre une capacité de 26 gigawatts (GW). Son objectif ? Fournir jusqu’à 1,6 million de tonnes d’hydrogène vert ou 9 millions de tonnes d’ammoniac vert par an, destinés à alimenter aussi bien le marché local que l’exportation.
Un investissement colossal et une empreinte géographique vaste
Estimé à plus de 53 milliards de dollars, le projet AREH s’étend sur une surface de 6 500 kilomètres carrés dans la région de Pilbara, en Australie occidentale. Cette zone a été choisie pour son ensoleillement optimal et ses ressources éoliennes abondantes, qui garantissent une production énergétique continue et renouvelable. En effet, la région offre des conditions idéales pour une exploitation en toute saison, favorisant ainsi la constance de production nécessaire pour des marchés énergivores comme ceux de l’Asie-Pacifique.
Réduction des émissions de CO₂ : un engagement majeur
Le projet AREH vise à réduire annuellement les émissions de dioxyde de carbone de près de 17 millions de tonnes, soit l’équivalent d’environ 0,5 gigatonne sur l’ensemble de sa durée de vie. Cette réduction des émissions contribuera directement aux efforts de décarbonation de la région Asie-Pacifique, où la demande en énergies renouvelables est croissante. Grâce à sa production d’hydrogène et d’ammoniac vert, l’AREH entend non seulement réduire l’empreinte carbone de l’Australie mais aussi offrir une alternative énergétique durable aux pays importateurs comme le Japon et la Corée du Sud.
Un partenariat solide pour une infrastructure durable
BP s’est entouré de partenaires stratégiques pour mener à bien le développement de l’AREH, parmi lesquels InterContinental Energy (détenteur de 26,4 % des parts) et CWP Global (17,8 %). Aux côtés de Macquarie Capital et de son Green Investment Group, BP a su réunir un consortium d’acteurs engagés dans la transition énergétique. Cette coalition, fondée sur des expertises diversifiées, renforce la capacité du projet à atteindre ses objectifs d’ici la prochaine décennie.
Infrastructure de transmission : un réseau vert pour les industries locales
Outre la production d’énergie verte, l’AREH prévoit de mettre en place des lignes de transmission de 330 kilovolts (kV) pour alimenter les industries minières locales de Pilbara, une région où l’extraction minière est particulièrement intensive en énergie. En collaboration avec Horizon Power, le projet entend créer un réseau de décarbonation régional, offrant ainsi une énergie renouvelable aux industries australiennes tout en augmentant leur résilience énergétique. Ces infrastructures permettront également de mieux répondre aux besoins industriels croissants en énergies propres dans la région.
Un modèle pour l’avenir énergétique de l’hydrogène vert
Avec ce projet, BP aspire à positionner l’Australie comme l’un des principaux exportateurs d’hydrogène vert, contribuant à répondre à la demande mondiale croissante en énergies renouvelables. La stratégie de BP pour capter 10 % du marché mondial de l’hydrogène s’appuie sur des projets d’envergure comme l’AREH, destinés à établir des modèles reproductibles d’exportation d’énergie propre. L’Australie, grâce à son potentiel de production solaire et éolienne, pourrait ainsi devenir un acteur clé de la transition énergétique mondiale, en fournissant de l’énergie verte aux marchés asiatiques avides de sources durables.