BP, le géant pétrolier britannique, a annoncé qu’il anticipe des « ajustements défavorables » après impôts compris entre 1 et 2 milliards de dollars pour ses résultats du deuxième trimestre 2024. Ces ajustements incluent des charges significatives liées à la transformation de la raffinerie de Gelsenkirchen en Allemagne.
Transformation stratégique de Gelsenkirchen
La transformation de la raffinerie de Gelsenkirchen, annoncée en mars dernier, vise à réduire la capacité de production totale de ce site à partir de 2025. BP prévoit d’accroître la production de carburants à faibles émissions en réponse aux pressions croissantes pour une transition énergétique plus durable. Cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de réorientation vers des énergies moins polluantes.
En parallèle, BP a averti que ses marges de raffinage pour le deuxième trimestre seront « nettement inférieures » par rapport au trimestre précédent, tout comme celles de Shell. Cette diminution des marges est attribuée aux fluctuations des prix des hydrocarbures et à l’impact des ajustements stratégiques en cours.
Stabilité et perspectives de production
Malgré ces ajustements, BP a indiqué que sa production globale devrait rester stable par rapport au trimestre précédent. Cependant, la société prévoit une légère baisse de la production dans les segments du gaz et des énergies à faible émission de carbone. Cette stabilité relative de la production pétrolière contraste avec les attentes initiales d’une légère diminution.
Le groupe a également souligné que ses ventes de pétrole seront en recul, reflétant une tendance observée depuis le début de l’année. BP avait enregistré un bénéfice en forte baisse au premier trimestre, principalement en raison de la baisse des prix des hydrocarbures, ce qui avait affecté ses recettes et ses marges.
Comparaison avec Shell
Shell, principal concurrent de BP, a récemment annoncé des dépréciations pouvant atteindre 2 milliards de dollars au deuxième trimestre 2024. Ces dépréciations sont principalement liées à la suspension d’un grand projet de biocarburants à Rotterdam, aux Pays-Bas, et à ses installations à Singapour.
Le projet néerlandais de Shell, visant à produire du carburant durable d’aviation (CDA) et du diesel renouvelable, a été suspendu sans précision sur la durée de la pause, entraînant des dépréciations après impôts de 0,6 à 1 milliard de dollars. En outre, les installations de Shell à Singapour pourraient générer des dépréciations de 0,6 à 0,8 milliard de dollars. Ces ajustements reflètent les défis actuels auxquels le groupe fait face dans le contexte des fluctuations des prix des hydrocarbures et des ajustements stratégiques en cours.
Shell a également averti que les performances de son secteur gazier pour le deuxième trimestre seraient conformes à celles de l’année précédente mais inférieures à celles du premier trimestre 2024 en raison de la saisonnalité.
Stratégies et implications futures
BP et Shell ont tous deux ralenti certains de leurs objectifs climatiques initiaux, préférant se concentrer sur les activités pétrolières et gazières pour maximiser leurs bénéfices à court terme. Cette réorientation stratégique a suscité des critiques de la part des militants écologistes, qui y voient un recul par rapport aux engagements climatiques pris précédemment.
Les prochaines publications de résultats et les décisions stratégiques à venir de BP et Shell donneront des indications cruciales sur leur capacité à naviguer entre les pressions pour des actions climatiques et la nécessité de maintenir des rendements financiers robustes. L’évolution de ces projets et des stratégies adoptées par les deux géants pétroliers sera suivie de près par les analystes et les investisseurs.