Le bénéfice net de BP a chuté de 72 % sur un an, atteignant 2,3 milliards de dollars, et le chiffre d’affaires a reculé de 13 % à 50 milliards de dollars. Le bénéfice sous-jacent, hors éléments exceptionnels, a également diminué de moitié, s’établissant à 2,7 milliards de dollars. Les prix du pétrole ont fluctué depuis le pic de 2022 causé par l’invasion russe en Ukraine. Les risques géopolitiques de la guerre Israël-Hamas ont cependant fait remonter les cours du pétrole après le 7 octobre. Par contre, les prix du gaz ont chuté, provoquant un effet de comparaison défavorable par rapport à l’année précédente. Malgré cette situation, BP décrit ses ventes comme « solides ».
Mesures pour simplifier et réduire les coûts
Murray Auchincloss, directeur général de BP, a déclaré que le groupe vise à simplifier ses opérations et réduire les coûts. Le groupe prévoit d’économiser 2 milliards de dollars d’ici 2026 en rationalisant son portefeuille, en mettant en place des transformations numériques et en optimisant la chaîne d’approvisionnement. BP a annoncé un nouveau programme de rachat d’actions de 1,75 milliard de dollars et une augmentation de sa dette pour financer ses investissements.
Critiques des ONG sur les profits
Les organisations environnementales ont critiqué les bénéfices de BP, affirmant que le groupe devrait investir dans la reconstruction de l’Ukraine ou soutenir les pays touchés par la crise climatique. Global Witness a déclaré que BP rend les « riches plus riches » en distribuant ses profits aux actionnaires, avec des dividendes s’élevant à 22,3 milliards de livres depuis le début de la guerre en Ukraine.
Pression pour la transition énergétique
Le groupe BP avait initialement prévu de s’orienter davantage vers la neutralité carbone sous l’ex-CEO Bernard Looney. Cependant, la stratégie du groupe a changé pour augmenter les bénéfices en investissant davantage dans les hydrocarbures tout en restant dans les énergies renouvelables. Murray Auchincloss a adopté une approche similaire à celle de Shell, en cherchant à investir dans des technologies vertes si elles sont rentables.
Challenges et perspectives pour BP
Les analystes avertissent que le recul des engagements envers la neutralité carbone pourrait exposer BP à des pressions politiques et des critiques du public. Néanmoins, le groupe s’efforce d’atténuer les disparités de valorisation entre ses pairs américains et ses rivaux en Europe.
Malgré la baisse significative de ses bénéfices, BP continue d’ajuster ses stratégies d’investissement pour maintenir la rentabilité. Le groupe s’efforce de gérer les pressions du marché financier, les critiques environnementales et les attentes en matière de transition énergétique, tout en cherchant à équilibrer ses investissements entre les hydrocarbures et les énergies renouvelables.