Le géant pétrolier britannique BP a annoncé une forte diminution de son bénéfice net pour le premier semestre 2024, enregistrant une chute de 79% à 2,1 milliards de dollars. Cette baisse est attribuée principalement à des dépréciations d’actifs et à des marges de raffinage en repli. Le chiffre d’affaires a également diminué de 8%, atteignant 98 milliards de dollars.
Malgré ces résultats en baisse, le bénéfice sous-jacent au coût de remplacement, une mesure clé suivie par les marchés, a montré une baisse plus modeste. Murray Auchincloss, directeur général de BP, a déclaré que l’entreprise se concentre sur la réduction des coûts et la construction d’une stratégie d’entreprise plus simple et axée sur la valeur pour 2025.
Stratégie de l’entreprise et perspectives
Pour le troisième trimestre, BP prévoit une production de pétrole et de gaz plus faible qu’au deuxième trimestre et des marges de carburant sensibles aux variations des coûts d’approvisionnement. En dépit de ces défis, BP a décidé d’augmenter son dividende de 10% et d’étendre son programme de rachat d’actions jusqu’au quatrième trimestre.
Au début de l’année, BP avait déjà constaté une baisse de son bénéfice en raison de la chute des prix des hydrocarbures, comparés aux niveaux records observés au début de la guerre en Ukraine. En juillet, BP avait averti que ses résultats semestriels souffriraient d’ajustements défavorables après impôts compris entre 1 et 2 milliards de dollars, liés à des dépréciations d’actifs, notamment pour la transformation de la raffinerie de Gelsenkirchen en Allemagne.
Impact des mesures de transformation
En mars, BP avait annoncé son intention de réduire la capacité de production de la raffinerie de Gelsenkirchen à partir de 2025, tout en augmentant la production de carburants à faibles émissions. Cependant, BP a averti que ses marges de raffinage seraient nettement inférieures d’un trimestre à l’autre et que ses ventes de pétrole seraient en recul.
L’ONG Global Witness a critiqué BP, accusant l’entreprise de prioriser les bénéfices et les dividendes au détriment de la lutte contre le changement climatique, alors que le monde fait face à des températures record.
Réactions du marché et perspectives à long terme
L’action BP a augmenté de 2,32% à 463,65 pence en début de séance, soutenue par les redistributions aux investisseurs et des résultats supérieurs aux attentes. Depuis le début de l’année, le titre a légèrement baissé de 0,12%.
Andrew Keen, analyste chez Edison, a commenté que BP cherche à regagner la confiance des investisseurs tout en faisant face à des défis pour réduire les coûts et maintenir les rachats d’actions. Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor, a souligné que BP s’adapte à une période de résultats plus normaux après la crise énergétique de 2022.
Depuis l’arrivée de Murray Auchincloss à la tête de BP, l’entreprise a réduit ses projets d’énergie verte pour se concentrer sur le pétrole et le gaz, avec des projets tels que le puits de Kaskida dans le Golfe du Mexique, prévu pour 2029. Cette stratégie marque un changement par rapport à l’approche de l’ancien PDG Bernard Looney, qui avait mis l’accent sur la transition énergétique et la neutralité carbone.