L’équipementier automobile allemand Bosch a annoncé jeudi un milliard d’euros d’investissement supplémentaire pour développer les batteries à hydrogène tout en appelant l’Union Européenne à faire plus dans son soutien à cette technologie face aux États-Unis.
Bosch renforce son engagement envers l’hydrogène avec un investissement supplémentaire d’un milliard d’euros
« Entre 2021 et 2026, Bosch aura investi près de 2,5 milliards d’euros dans le développement de technologies basées sur l’hydrogène. C’est un milliard d’euro de plus que prévu », a déclaré le patron du groupe, Stefan Hartung, lors d’une conférence de presse à Stuttgart.
L’hydrogène, qui permet de stocker de l’électricité renouvelable, est la piste privilégiée pour décarboner le secteur des poids lourds et camions. Le groupe a annoncé dans la foulée jeudi le lancement de la production à l’échelle commerciale de modules d’alimentation de piles à combustible, dans son usine allemande de Stuttgart-Feuerbach (ouest) et en Chine, qui équiperont des moteurs de camions. Son premier client sera le constructeur américain de camions à hydrogène Nikola, a-t-il ajouté.
« Dans cette usine, plus que dans aucune autre, le futur dédié à l’hydrogène de Bosch va débuter », s’est félicité M. Hartung, qui a salué les « aides financières » accordées par l’UE pour ce projet.
L’appel de Bosch : L’UE doit créer un environnement favorable à l’industrie de l’hydrogène
L’industriel a toutefois appelé l’Europe à aller plus vite pour soutenir cette filière.
« L’UE ne fait pas assez pour créer un contrepoids au rythme rapide du développement dans d’autres régions du monde », a-t-il assuré. « Aux États-Unis, c’est plus rapide, grâce à l’Inflation Reduction Act, qui subventionne massivement la filière hydrogène » a-t-il dit.
Washington a dégainé l’an dernier des centaines de milliards de dollars pour développer l’industrie verte via un plan massif de subventions, critiqué par les européens pour son protectionnisme. Le PDG a également fustigé le principe « d’additionnalité » qui impose au niveau européen que les électrolyseurs ne soient connectés qu’à de nouvelles sources de production d’électricité renouvelables, afin de ne pas réduire le volume d’énergie déjà existant pour les autres usages.
« La priorité de l’Union européenne est la production directe d’énergie renouvelable, par exemple dans les voitures et le chauffage. Peu importe d’où vient l’électricité », a déploré M. Hartung.
Il a enfin appelé l’UE à mettre sur pied rapidement des infrastructures de distribution sur le continent, et assouplir les conditions permettant d’importer de l’hydrogène hors de l’Europe. Bosch vise un chiffre d’affaire de 5 milliards d’euros dans l’hydrogène d’ici 2030. Le marché mondial de l’hydrogène devrait être multiplié par sept d’ici 2050, passant de 94 millions de tonnes en 2021 à 660 millions de tonnes en 2050, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).