BMW annonce qu’il produira en série sa première voiture électrique à pile à hydrogène en 2028. Ce projet repose sur un partenariat technologique avec Toyota, spécialiste des piles à combustible depuis le lancement de la Mirai en 2014. L’objectif pour BMW est de diversifier son offre de véhicules à propulsion alternative face à une concurrence qui se concentre principalement sur les batteries électriques.
Le choix de l’hydrogène reste audacieux. Les défis d’infrastructure et de coût pèsent sur l’adoption de cette technologie. À la fin de 2023, seules 921 stations de ravitaillement en hydrogène sont opérationnelles dans le monde, avec une forte concentration en Chine et en Allemagne, selon LBST. BMW et Toyota comptent développer des solutions communes pour contourner ces obstacles tout en préservant l’identité de leurs marques respectives.
Stratégie de diversification technologique
BMW ne se limite pas aux batteries pour se préparer à l’échéance de 2035, date à laquelle l’Union européenne interdira la vente de véhicules thermiques neufs. La diversification technologique est cruciale pour s’adapter aux incertitudes du marché et aux fluctuations de la demande. L’hydrogène pourrait offrir une solution complémentaire, notamment pour les véhicules lourds et les trajets longue distance, segments où les batteries présentent des limites.
Toyota partage cette vision en misant sur une technologie qu’elle développe depuis près d’une décennie. La Mirai, bien que pionnière, n’a jamais atteint des volumes de vente significatifs. Toutefois, l’expérience acquise permet à Toyota de réduire les coûts de développement et de bénéficier de synergies avec BMW. Cette alliance est avant tout une rationalisation des investissements dans une technologie à fort potentiel, mais à court terme, encore onéreuse et complexe.
Développement des infrastructures, un enjeu majeur
La réussite de la voiture à hydrogène dépendra de la capacité à développer une infrastructure de recharge efficace. BMW et Toyota ne prévoient pas de produire des modèles communs, mais entendent collaborer sur les infrastructures. Cette approche vise à répondre aux besoins de ravitaillement tout en mutualisant les coûts de déploiement.
Le manque de stations de recharge est un frein majeur pour le déploiement des véhicules à hydrogène. Les deux entreprises espèrent que leurs efforts conjoints dans ce domaine inciteront les gouvernements et les investisseurs à soutenir davantage ce segment, surtout dans les marchés européens et asiatiques où la demande en infrastructures est la plus forte.
Un pari stratégique dans un marché en mutation
Alors que la plupart des constructeurs se concentrent sur l’électrique à batterie, BMW et Toyota choisissent une voie différente. Ils tablent sur l’évolution des besoins et des régulations pour créer une demande pour les véhicules à hydrogène. Ce choix stratégique pourrait se révéler payant si les politiques publiques et les incitations fiscales favorisent l’hydrogène en tant qu’alternative aux batteries électriques.
Pour le moment, l’hydrogène reste un pari risqué mais potentiellement stratégique. Les acteurs du secteur observent de près l’évolution de ces technologies et les réponses des gouvernements à travers le monde. BMW et Toyota montrent ainsi leur volonté de se positionner en amont de cette possible transition, avec un modèle économique axé sur la collaboration et la répartition des risques.