La bioénergie a vocation à occuper une place centrale dans le scénario Net Zéro en 2050 imaginé par l’Agence Internationale de l’Énergie. Mais les techniques traditionnelles de la biomasse revêtent certains défauts environnementaux pour le moment indépassables.
La bioénergie majoritairement issue de la biomasse
Aujourd’hui, 40 % de l’approvisionnement en bioénergie provient d’utilisations traditionnelles de la biomasse. Ces méthodes peu efficaces sont souvent liées à des formes de pollution, de déforestation et de destruction de la biodiversité. Elles sont également dangereuses pour l’être humain, d’un point de vue sanitaire et social.
La bioénergie moderne remplace la biomasse
Dans le scénario net zéro, l’utilisation traditionnelle de la biomasse passerait de 40 % à 0 % d’ici à 2030. Elle serait remplacée par une utilisation moderne de la bioénergie, renouvelable et polyvalente. Cette dernière peut être développée à l’aide d’infrastructures existantes.
Le passage de l’utilisation traditionnelle de la biomasse à l’utilisation moderne de la bioénergie revêt plusieurs atouts. Il s’agit de développer de meilleures performances énergétiques et économiques. Les impacts socio-sanitaires et environnementaux seraient aussi bénéfiques.
20% de demandes en bioénergie moderne supplémentaire d’ici 2050
Selon le scénario net zéro 2050, la demande globale de bioénergie moderne va significativement augmenter dans les prochaines décennies. Elle passerait de moins de 5 % de la demande totale d’énergie à presque 20 % en 2050. Cette augmentation concernerait particulièrement le secteur de l’électricité, mais aussi ceux du biocarburant et de l’industrie.
La bioénergie solide, ou bioénergie avec captage et stockage du carbone, représenterait 60 % de la hausse de la demande. Cette technologie permettrait de compenser les émissions de CO2 de secteurs où la décarbonisation complète est difficile. Son utilisation complétera la production variable des dispositifs éoliens et solaires.
30% de hausse de la demande pour les biocarburants
Les biocarburants, notamment concernant les transporteurs routiers, représenteraient 30% de la hausse de la demande. L’acheminement des biocarburants durables peut se faire sur les réseaux de distribution existants pour les carburants dérivés du pétrole. De plus, les véhicules n’ont pas besoin de modifications majeures pour utiliser ces biocarburants.
Les biogaz, principalement le bio-méthane, représenteraient 10 % de la hausse de la demande. Ils sont utilisés dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment et des transports. Ils peuvent avoir des effets sanitaires positifs lorsqu’ils sont utilisés dans la sphère domestique ou pour le traitement des déchets.
Les enjeux pour l’utilisation des terres
Le développement de l’utilisation de la bioénergie présente des limites quant à l’utilisation des terres. Ce dernier peut créer des conflits avec des acteurs locaux qui les utilisent pour l’agriculture. Les questions de la déforestation et de la protection de la biodiversité forestière est également centrale.
Une solution envisageable est la gestion durable des plantations forestières et des plantations d’arbres intégrées à la production agricole. Ces systèmes agroforestiers n’entrent ni en conflit avec la production alimentaire, ni avec la préservation de la biodiversité.
60% de la bioénergie proviendra des déchets renouvelables
Selon le scénario de l’IEA, 60% de la bioénergie proviendrait de flux de déchets renouvelables, et 40% nécessiteraient des terres dédiées. Le scénario prévoit ainsi une augmentation des plantations forestières bioénergétiques via une reforestation plus générale. Il prévoit également un rôle central pour les cultures de bioénergie ligneuse à rotation courte.
Le développement de la bioénergie est donc au cœur du scénario net zéro 2050. Les défis proposés par l’IEA sont difficiles, mais relevables. Ils nécessitent des efforts conjoints de tous les acteurs : gouvernements, organisations internationales, entreprises, organisations non gouvernementales…