Les biocarburants utilisant de l’huile de palme sont au cœur d’un litige commercial entre la Malaisie et l’Union Européenne que l’OMC arbitre. Le pays d’Asie du Sud-Est reproche à l’organisation européenne d’émettre des restrictions trop importantes sur l’utilisation de ces carburants.
Biocarburant : la mise en place d’un groupe d’experts
D’après la Malaisie, certaines mesures imposées par l’Union Européenne (UE) sont incompatibles avec les règles du commerce international. Le pays avait donc formulé une première demande d’arbitrage en janvier, qui a cependant été refusée par l’UE. Après ce blocage, le pays a finalement obtenu la mise en place d’un groupe d’experts à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
La directive européenne « Red II » comme frein au commerce international
La directive européenne Red II est au cœur de ce différend. Celle-ci ne prend pas en compte le biocarburant à base d’huile de palme dans les objectifs énergétiques de l’Union Européenne.
Par conséquent, sa mise en application aboutirait à une restriction de l’usage de l’huile de palme. Aux yeux de la Malaisie, cela représenterait donc une barrière commerciale non tarifaire, contraire aux règles de l’OMC.
Un risque économique pour 3 millions de travailleurs
La Malaisie, premier producteur mondial d’huile de palme, veut avant tout favoriser ses exportations. Pour le gouvernement malaisien, ces blocages entraîneraient la dégradation des conditions de vie des travailleurs du secteur. En effet à aujourd’hui, trois millions de personnes dépendent financièrement du commerce de cette huile.
Une polémique écologiste
L’huile de palme est actuellement l’huile la plus utilisée dans le monde et intègre la composition de nombreux produits. Cependant, les mouvements écologistes critiquent les effets de sa production sur la déforestation et sur la biodiversité. En effet, en Malaisie, des pans de forêts entiers ont été remplacés ces dernières années par des plantations de palmiers.
Pour protéger ses exportations d’huile de palme, la Malaisie a donc recouru à l’arbitrage de l’OMC. Celle-ci devra déterminer si les réglementations européennes sont conformes aux règles du commerce international.