Le Bio-LNG (gaz naturel liquéfié biologique) s’impose progressivement comme une solution prometteuse pour la transition énergétique de l’Europe. Utilisable avec les infrastructures existantes du LNG, ce biocarburant joue un rôle crucial dans la réduction des émissions de carbone, particulièrement dans les secteurs du transport et de la marine. Avec l’Union Européenne visant une neutralité carbone d’ici 2050, les entreprises explorent activement le potentiel du Bio-LNG pour atteindre ces objectifs ambitieux de la transition énergétique européenne.
Avantages et Défis du Bio-LNG
L’attrait du Bio-LNG réside dans sa capacité à réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre (GES). Selon la directive européenne sur les énergies renouvelables (RED 3), les biocarburants doivent représenter 42,5 % du marché énergétique, avec un sous-objectif de 29 % pour le transport. Les économies de GES pour le Bio-LNG varient entre 89 % et 200 %, rendant son adoption économiquement viable comparée aux carburants fossiles traditionnels.
Néanmoins, la production de Bio-LNG reste en développement. Le secteur doit surmonter des défis significatifs, notamment le coût de production et l’adaptation des infrastructures de bio-méthane existantes. Les producteurs doivent également équilibrer les subventions et les incitations pour passer du bio-méthane injecté au réseau au Bio-LNG.
Croissance du Marché du Transport
Le secteur du transport européen se prépare à une augmentation significative de la demande de Bio-LNG. L’Association des Véhicules au Gaz Naturel (NGVA Europe) prévoit que 400 000 camions pourraient être alimentés au LNG d’ici 2030, contre seulement 2 000 actuellement. Cette expansion est essentielle pour réduire les émissions de carbone dans un secteur où les alternatives à faible émission sont limitées.
La Commission européenne renforce ses objectifs énergétiques pour 2030, exigeant des secteurs difficiles à décarboner comme le transport maritime et le transport routier lourd d’adopter des carburants plus propres. Le Bio-LNG offre une solution immédiate et pratique pour réduire les émissions de CO2, surtout dans un contexte où le coût des émissions augmente sous le système d’échange de quotas d’émission (ETS) de l’UE.
Perspectives de Production et Développements Futurs
Le nombre d’usines de production de Bio-LNG en Europe est en forte croissance. Fin 2022, il y avait 27 usines actives, un chiffre qui devrait passer à 42 d’ici 2024 et à plus de 109 d’ici 2025. La capacité de production combinée devrait atteindre 15,4 TWh/an d’ici la fin de 2025.
En parallèle, la flotte de camions alimentés au LNG/Bio-LNG et les stations de ravitaillement augmentent. L’Italie, leader européen dans ce domaine, utilise tout son biométhane produit comme carburant de transport, soutenue par un cadre législatif favorable et un schéma de soutien robuste. Shell, par exemple, prévoit d’ajouter 2 000 camions alimentés au LNG en Europe et de proposer un mélange Bio-LNG à ses clients aux Pays-Bas et en Allemagne d’ici le premier trimestre 2024.
Le Bio-LNG représente une avancée significative vers une Europe à faible émission de carbone. Avec une production et une adoption croissantes, ce biocarburant soutient activement les objectifs environnementaux ambitieux de l’UE. À mesure que les réglementations environnementales se durcissent, l’utilisation du Bio-LNG deviendra non seulement une option viable mais aussi nécessaire pour les entreprises cherchant à réduire leurs coûts d’émission et à rester compétitives.