Le projet de protocole d’accord peut encore être modifié et doit être approuvé par les gouvernements impliqués. Les détails ne sont pas publics, mais l’Union européenne avait déjà annoncé vouloir conclure un tel accord avant l’été.
Un accord tripartite sur le gaz naturel
Dans un document consulté par Reuters, la Commission européenne écrit :
« Le gaz naturel qui sera expédié vers l’Union européenne proviendra soit de la République arabe d’Egypte, soit de l’Etat d’Israël, soit de toute autre source dans la région de la Méditerranée orientale, y compris les Etats membres de l’UE dans la région. »
L’Union européenne s’approvisionnera en gaz naturel en Égypte et en Israël. À partir de sa signature, le protocole d’accord serait en vigueur pendant neuf ans. Cette information est cependant toujours entre crochets dans le document, signe qu’elle pourrait vraisemblablement être modifiée.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, devrait visiter Le Caire la semaine prochaine. On ne sait pas encore si ce voyage interviendra durant la signature du protocole d’accord. La Commission européenne a refusé de commenter le projet.
Le projet pourrait répondre aux ambitions des trois parties
Le document précise que l’accord n’introduit aucune obligation juridique ni financière contraignante pour les signataires. Celui-ci repose sur la collaboration entre l’Égypte, Israël et l’UE, qui y trouvent chacun un avantage énergétique et économique certain.
Les parties « travailleront en collaboration pour définir les moyens appropriés de mettre en œuvre l’objectif du présent protocole d’accord afin d’accélérer l’exportation de gaz naturel vers l’UE. »
Le gaz naturel, ambition commune de l’Égypte et d’Israël
Le projet de protocole d’accord ne précise ni le volume de gaz que l’Union importera, ni les délais de livraison. Il établit néanmoins que le transport se fera par l’infrastructure de GNL égyptienne. Cela s’aligne à l’ambition du pays nord-africain de devenir un hub pour le gaz naturel dans la région.
De plus, le pays pourrait acheter une partie du gaz transporté vers l’UE ou d’autres pays via cette infrastructure. Le document ajoute que l’Egypte pourrait l’utiliser pour sa propre consommation ou pour l’exportation.
Le pays exporte déjà un faible volume de gaz vers l’Union européenne. L’année dernière, l’Egypte a exporté 8,9 mmc de GNL, et 4,7 mmc de janvier à mai 2022, en majorité destinés à l’Asie. Comme son partenaire, Israël prévoit d’augmenter sa production et ses exportations dans les années à venir.
La production de gaz israélienne serait en passe de doubler au cours des prochaines années. Ainsi, elle pourrait atteindre 40 mmc/an grâce à la mise en service de nouveaux champs et l’extension de certains projets. Le pays a déclaré qu’il espérait un accord avec l’Europe, et songerait à construire un gazoduc vers l’Égypte.
Un pendant environnemental au protocole d’accord
L’UE pourrait financer de nouvelles infrastructures ou technologies si celles-ci sont conformes à son engagement environnemental. Ainsi, elle devrait refuser tout nouvel investissement dans des projets d’infrastructures de combustibles fossiles dans des pays tiers. Seule exception : que ceux-ci soient « pleinement compatibles avec une voie ambitieuse et clairement définie vers la neutralité climatique. »
Enfin, le protocole d’accord devrait engager les signataires à réduire les fuites de méthanes des infrastructures gazières. Ils devront également s’enquérir des nouvelles technologies permettant de réduire la ventilation et le brûlage à la torche. De plus, ils devront étudier les possibilités d’utilisation du méthane capté tout au long de la chaîne d’approvisionnement.