Biden vient d’être appelé à la rescousse par le représentant américain de l’Illinois Adam Kinzinger. Celui-ci demande l’utilisation de ses pouvoirs d’urgence fédéraux pour sauver deux centrales nucléaires en difficulté. Ce, alors que leur propriétaire se rapproche de la fermeture de la première en septembre 2021.
Biden appelé à la rescousse
Le directeur général d’Exelon Corp, Christopher Crane, a déclaré au début du mois d’août 2021, que la société prévoyait de fermer les réacteurs nucléaires de la centrale Byron en septembre 2021 et de Dresden en novembre 2021. À moins qu’un programme fédéral ou de l’Illinois ne vienne à la rescousse.
C’est pourquoi le représentant (parti républicain) de l’Illinois, Adam Kinzinger a contacté directement le président des États-Unis. Il demande ainsi à Joe Biden d’envisager d’utiliser les pouvoirs prévus par la loi sur la production de défense (DPA) ou la loi fédérale sur l’électricité (FPA) pour maintenir les deux centrales ouvertes jusqu’à ce que les programmes de subvention fédéraux ou étatiques puissent les rendre économiquement viables. Des copies de la lettre ont été envoyées à la secrétaire à l’énergie Jennifer Granholm et à d’autres hauts fonctionnaires.
Activer les lois DPA et FPA
Le DPA, promulgué en 1950 pendant la guerre de Corée, permet au gouvernement américain d’ordonner aux entreprises privées de produire certains biens pour répondre aux besoins de la nation en matière de sécurité nationale.
En parallèle, Kinzinger a déclaré, qu’en vertu de la FPA, Granholm pourrait soumettre une proposition à la Commission fédérale de réglementation de l’énergie lui demandant de déterminer l’existence d’une urgence et d’exiger que les centrales restent ouvertes.
« Les décisions que vous et votre administration prendrez sur ces questions dans les jours à venir auront un impact substantiel sur l’avenir de la politique énergétique et climatique des États-Unis », écrit Kinzinger dans sa lettre.
De 93 à 104 réacteurs sur le sol américain en 9 ans
Les États-Unis disposent de 93 réacteurs nucléaires, contre 104 en 2012. Les centrales vieillissantes sont en effet confrontées à la hausse des coûts de sécurité. Mais aussi à la concurrence de l’électricité produite à partir du gaz naturel abondant et des énergies éolienne et solaire.
L’énergie nucléaire reste néanmoins la première source de production d’électricité sans émissions du pays. Elle est, de plus, primordiale au plan Biden de neutralité carbone du secteur électrique d’ici à 2035. La conseillère de la Maison Blanche pour le climat, Gina McCarthy, l’a rappelé : elles sont « absolument essentielles ».
Des subventions pour le nucléaire ?
Par ailleurs, l’administration Biden a soutenu l’utilisation de subventions des contribuables pour empêcher la fermeture des centrales nucléaires. La mesure figure ainsi dans sa législation sur les infrastructures.
L’Illinois agit aussi. Les politiques de l’État ont débattu d’un paquet d’énergie propre qui comprend des subventions pour l’énergie nucléaire. Mais le projet de loi s’est enlisé dans les exigences de fermeture des centrales électriques alimentées au charbon et au gaz naturel. L’assemblée législative de l’État devrait tout de même examiner une version allégée du projet de loi le 31 août 2021.