Le président Joe Biden s’apprête à franchir une étape cruciale en soutenant une réforme internationale pour restreindre le financement public des projets pétroliers et gaziers à travers les exportations de crédits. Cette initiative, discutée lors d’une réunion de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), vise à aligner les engagements climatiques des pays riches avec les objectifs de l’Accord de Paris.
Depuis son entrée en fonction en 2021, Biden a cherché à réduire l’impact environnemental des activités financées par des organismes publics. Si une telle mesure est adoptée, elle pourrait entraîner une réorientation des fonds vers des projets d’énergies renouvelables, tout en renforçant le leadership des États-Unis sur les questions climatiques.
Une réforme nécessaire face à un paysage énergétique divisé
Les agences de crédit à l’exportation, comme l’Export-Import Bank des États-Unis (EXIM), jouent un rôle central dans le financement des infrastructures énergétiques internationales. Jusqu’à présent, ces entités ont alloué des milliards de dollars à des projets pétroliers et gaziers, malgré les engagements des pays signataires de l’Accord de Paris.
L’administration Biden cherche à introduire un seuil d’émissions pour limiter le financement des projets à forte intensité carbone. Ce seuil permettrait de contourner les objections des agences, qui invoquent souvent leur charte les empêchant de discriminer certains secteurs.
Pressions internationales et défis politiques
La proposition américaine intervient après une initiative similaire de l’Union européenne, qui a plaidé pour l’interdiction des crédits d’exportation pour le pétrole et le gaz. Des pays comme le Royaume-Uni et le Canada ont déjà adopté des politiques similaires, coupant presque entièrement les financements publics à ces secteurs.
Cependant, certains membres influents de l’OCDE, comme la Corée du Sud, hésitent à approuver une telle réforme. L’industrie sud-coréenne de la construction navale, fortement dépendante des exportations de gaz naturel liquéfié (GNL), pourrait être impactée négativement.
Un legs climatique pour l’administration Biden
Cette réforme intervient dans un contexte politique tendu. Avec l’arrivée imminente de l’administration Trump, les partisans de la mesure estiment qu’un accord rapide à l’OCDE pourrait verrouiller cette politique, la rendant difficile à renverser.
Les défenseurs du climat, comme Kate DeAngelis de l’organisation Friends of the Earth, considèrent cette initiative comme un moment décisif. « Cela pourrait être un tournant pour les engagements climatiques des États-Unis », déclare-t-elle. Cependant, des défis subsistent, notamment la mise en œuvre des nouvelles règles par des agences comme EXIM, historiquement lentes à adapter leurs pratiques.
Impact global attendu
Selon l’Agence internationale de l’énergie, la réduction du financement public pour les projets fossiles libérerait des ressources pour accélérer la transition énergétique. Bien que l’impact immédiat de cette réforme soit limité, elle pourrait décourager les investissements privés dans des projets risqués et à forte intensité carbone.
Cette initiative marque un nouveau chapitre dans la politique climatique américaine et met en lumière les tensions persistantes entre objectifs environnementaux et intérêts économiques. Les semaines à venir seront déterminantes pour mesurer la portée de cet engagement et son impact sur la coopération internationale en matière d’énergie.