Biden a annoncé ce mercredi 31 mars un plan d’investissement de 2000 milliards de dollars dans le secteur infrastructurel. Le président américain a par la même occasion dévoilé sa stratégie climatique. Ces annonces reposent sur deux piliers: la lutte contre les inégalités et la mise en route de la transition énergétique.
Biden veut réduire les émissions de GES à tout prix
$1000 milliards pour diminuer les émissions de GES
Joe Biden souhaite investir 1000 milliards de dollars dans des mesures visant à diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) aux États-Unis. Cela passe, entre autres, par l’amélioration des réseaux de transports en commun. Deux budgets sont également accordés aux secteurs énergétiques, ainsi qu’aux recherches autour des technologies à faible émission de GES.
Inciter aux véhicules électriques
Dans ce budget, 176 milliards de dollars sont alloués au développement de la mobilité électrique. L’idée est double : inciter les usagers par des subventions, tout en assurant l’installation de 50.000 bornes de rechargement d’ici 2030. Biden envisage d’encourager les populations vers l’alternative électrique, plutôt que de prendre une mesure qui désavantagerait directement les entreprises pétrolières.
Et l’éolien dans tout cela ?
En 2020, des spécialistes évaluent la capacité éolienne des États-Unis à 125 GW onshore, pour seulement 42 MW offshore. Ce mardi, le gouvernement américain a annoncé sa volonté de relancer les projets éoliens maritimes : l’objectif fixé est de 30 GW d’ici 2030. BP et Equinor se développent déjà conjointement sur plusieurs sites (Empire Wing, Beacon Wind), ayant une capacité combinée de 3,3 GW.
Réorienter le marché du travail
« créer des millions d’emplois »
Selon Regina McCarthy, conseillère climatique de Biden, l’éolien offshore représente « une chance de créer des millions d’emplois syndicaux bien rémunérés ». Le développement des énergies renouvelables permet alors de répondre à l’affaiblissement de certaines industries, de celle du pétrole et du gaz, au secteur de la pêche.
« les minorités sont les premières victimes du réchauffement climatique »
Biden s’adresse directement aux moins aisés, en plaçant la modernisation des systèmes de transport public au centre de son plan d’investissement. Derrière ces objectifs sociaux apparaissent des préoccupations environnementales : les transports en communs réhabilités seront, de fait, moins polluants. Jean-Éric Branaa, spécialiste des États-Unis interviewé par France 24, estime ainsi que ce projet illustre « la conviction du président que les minorités sont les premières victimes du réchauffement climatique ».
Le plan Biden disputé au Congrès
Pas assez ambitieux pour la Gauche Américaine
Ces propositions feront l’objet de nombreuses négociations au Congrès, tant les objectifs sont débattus de tous. L’aile gauche du Parti démocrate considère que le plan Biden pour le climat élabore une stratégie environnementale accordant encore trop d’importance à l’aspect économique.
Anti-riches pour la Droite Américaine
À droite comme chez les démocrates modérés, certains craignent d’abord le système de financement de ces projets. Bien souhaite en effet imposer davantage les ménages les plus aisés ainsi que certaines grandes entreprises. Le président doit également faire face à la Responsible Offshore Development Alliance, c’est-à-dire l’industrie de la pêche :
« Le développement de l’énergie éolienne en mer pose un risque énorme pour l’environnement marin et la production durable des produits de la mer aux Etats-Unis » indique ainsi un communiqué.
Les membres les plus conservateurs du Congrès semblent enfin opposés à la plupart des propositions, complexifiant encore les débats. En somme, la classe politique semble très divisé et demande plus de précision. Le président nouvellement élu pourra-t-il profiter de la majorité démocrate à la Chambre des représentants ?