Biden a finalement approuvé l’ouverture de plus de 320.000km2 à l’exploration de pétrole et de gaz dans le golfe du Mexique. Une annonce qui fait suite à la décision d’un tribunal de refuser le moratoire du gouvernement dans la région.
Biden fait marche arrière pour le climat
En janvier 2021, le président étasunien Joe Biden avait annoncé un moratoire sur les nouveaux forages pétroliers et gaziers sur les terres fédérales. Mais dès juin 2021, la donne change. C’est le juge fédéral de Louisiane, nommé par l’ancien président Donald Trump, qui oblige l’administration à obtenir l’approbation du Congrès.
Le ministère de l’Intérieur avait ensuite voulu annuler la décision du tribunal, plaidant « l’impact croissant [des activités pétro-gazières] sur le climat et les communautés ». Malgré cette contestation, Biden sera finalement contraint d’approuver la mise aux enchères de 320.000km2 dans le golfe du Mexique.
Pendant la pandémie, les producteurs de pétrole et de gaz du golfe du Mexique s’étaient consolidés à un rythme effréné. Ainsi, la vente concernera 1,1 milliard de barils de pétrole et 125 milliards de m3 de gaz.
L’adjudication prévue à l’automne 2021
Le Bureau de gestion de l’énergie des océans (BOEM) du ministère de l’Intérieur émettra l’avis de mise en vente final. La date prévue pour septembre 2021 sera suivie d’une adjudication au courant de l’automne. Étonnamment, le document assure prendre en compte les éléments du récent rapport du GIEC des Nations-Unies.
Il a notamment évalué le réchauffement climatique s’opérant dans toutes les régions du monde et résultats des activités humaines. Pourtant, le BOEM assure que ce rapport n’explicite pas de motif suffisant pour modifier la déclaration d’impact sur l’environnement.
La déception des groupes environnementaux
Si les groupes de défense de l’environnement s’étaient félicités de l’appel de la décision par le gouvernement étasunien, la déception est grande. L’association EarthJustice a poursuivi le BOEM et la ministre de l’Intérieur Des Haaland. L’un des avocats, Brettny Hardy, s’explique :
« Cette vente est profondément décevante. L’administration Biden s’est pliée à l’industrie pétrolière en s’appuyant sur sa campagne de désinformation et de pression politique. Ignorant l’urgence climatique croissante à laquelle nous sommes confrontés »
La décision prise par Joe Biden reflète ses difficultés de mise en application de sa politique, notamment sa volonté de faire du climat sa priorité. Les différentes institutions ayant des ambitions divergentes, influencées par les différents acteurs du secteur.