Le gouvernement américain, invoquant le manque d’intérêt et des décisions judiciaires, a annulé la mise aux enchères de trois concessions de pétrole et gaz, en Alaska et dans le golfe du Mexique.
Une décision saluée par les défenseurs de l’environnement
Cette décision, saluée par les défenseurs de l’environnement, intervient à un moment délicat pour l’administration de Joe Biden, dont la popularité est affectée par la forte hausse des prix aux Etats-Unis, à la pompe notamment.
Le président prend depuis plusieurs semaines des initiatives visant à faire baisser les cours du brut, ordonnant par exemple de puiser massivement dans les réserves stratégiques de pétrole du pays.
Le gouvernement américain a aussi annoncé mi-avril la reprise des mises aux enchères de concessions pour l’exploitation d’hydrocarbures sur les terres fédérales, mettant ainsi fin à un moratoire décidé peu après l’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden, qui a fait de la lutte contre le changement climatique une priorité.
Pour justifier l’annulation de la mise aux enchères de 443.000 hectares dans la zone de Cook Inlet en Alaska, le ministère de l’Intérieur met en avant “le manque d’intérêt de la part des compagnies du secteur”.
Le ministère a aussi décidé de ne pas procéder à la mise aux enchères de deux lots dans le golfe du Mexique “en raison de retards liés à divers facteurs dont des décisions judiciaires contradictoires”, selon un message transmis jeudi à l’AFP confirmant des informations dévoilées mercredi.
Un choix critiqué au vu du contexte
Même si ces ventes aux enchères avaient eu lieu, il aurait fallu plusieurs années avant que la production d’hydrocarbures puisse réellement démarrer. Et l’administration Biden a donné son approbation à plusieurs milliers de permis d’exploitation de pétrole et de gaz sur les terrains fédéraux.
La principale organisation patronale a critiqué la décision de l’administration qualifiée de “mauvais signal aux producteurs et aux marchés”. Prise “au moment où le monde essaie de se sevrer de l’énergie russe, où l’inflation est à son plus haut depuis 40 ans et où les prix de l’essence et du diesel montent en flèche”, cela “nuit à notre sécurité énergétique et à notre économie”, estime la US Chamber of commerce dans un communiqué.
“L’administration parle de la nécessité d’augmenter (la production d’hydrocarbures) et agit pour la restreindre”, a aussi déploré le lobby du secteur pétrolier, API, dans un message à l’AFP.
Pour Abbie Dillen, président de l’ONG Earth Justice, il s’agissait au contraire de “la seule décision correcte à prendre pour le climat et le futur de Cook Inlet et du golfe (du Mexique)”, a-t-elle estimé sur Twitter.