Le directeur général du projet international Iter de recherche sur la fusion nucléaire, le français Bernard Bigot, est décédé samedi à 72 ans. Il a été “emporté par la maladie”, a annoncé Iter Organization.
“Acteur majeur du monde de la science et de l’énergie pendant plus de quatre décennies, il a imprimé une marque durable au programme de recherche international Iter, dont il avait pris la direction en 2015″, affirme-t-elle dans un communiqué.
Un grand artisan de la recherche sur la fusion nucléaire
Alors que la viabilité du programme de réacteur expérimental de fusion nucléaire était remise en question, certains pays envisageaient de remettre en cause leur participation. Bernard Bigot avait remis le projet sur les rails.
Aujourd’hui, “chacun des partenaires du programme – la Chine, l’Europe, l’Inde, le Japon, la Corée, la Russie et les États-Unis – a produit sa part de pièces de très haute technologie destinées à la machine et aux systèmes industriels de l’installation”. Les trois quarts des “tâches indispensables à la production d’un premier plasma sont désormais réalisées”, selon Iter.
Iter est basé à Cadarache (Bouches-du-Rhône). Le programme vise à maîtriser la production d’énergie à partir de la fusion de l’hydrogène, comme au cœur du Soleil. La fusion nucléaire est considérée par ses défenseurs comme l’énergie de demain. Elle pourrait être quasiment illimitée et non polluante.
La première production de plasma devrait intervenir en 2026. En outre, le réacteur atteindre sa pleine puissance en 2035. Ainsi, le budget du projet a triplé, s’élevant à près de 20 milliards d’euros. Le directeur adjoint d’Iter, le japonais Eisuke Tada, assurera la direction du programme. Il dirigera par intérim, “dans l’attente de la nomination de son successeur par le conseil Iter”, selon l’organisation.