Le gouvernement allemand a exprimé de vives inquiétudes concernant un projet de parc éolien en Mer du Nord, qui utilise des turbines fabriquées en Chine. Selon les autorités, ce projet présente des risques de sécurité « très sérieux », notamment en matière d’espionnage. L’Institut de défense et de stratégie (GIDS), un organisme affilié à l’armée allemande, a souligné que les 16 éoliennes prévues près de Borkum pourraient compromettre la sécurité énergétique du pays. Parmi les menaces identifiées, figurent l’influence politique, l’espionnage via des capteurs et l’accès non autorisé aux protocoles de sécurité des infrastructures critiques. L’impact potentiel sur l’approvisionnement énergétique est également une préoccupation majeure.
Lors d’une conférence de presse, Luisa-Maria Spoo, porte-parole du ministère de l’Économie, a insisté sur le fait que le gouvernement prend ces préoccupations « très au sérieux ». Les experts de la GIDS ont recommandé de « faire obstacle » à l’utilisation des éoliennes chinoises pour ce projet, bien qu’aucune décision définitive n’ait encore été prise quant à la livraison des turbines. Le gouvernement allemand considère ce projet comme bien plus qu’une simple initiative économique, soulignant qu’il concerne des « infrastructures critiques » susceptibles de provoquer de nouveaux scénarios de menaces pour la sécurité nationale.
Une analyse approfondie des risques
Le ministère de l’Intérieur allemand a également souligné la nécessité de pouvoir « vérifier » les composants des projets d’infrastructure critiques, comme les parcs éoliens, et d’empêcher leur installation si des risques de sécurité sont identifiés. Cette mesure vise à réduire les dépendances dangereuses et à éviter des situations susceptibles d’exposer le pays à des menaces extérieures. Dans ce contexte, le gouvernement a mis en avant l’importance de pouvoir interdire les composants jugés critiques dans les installations énergétiques et les réseaux électriques, comme cela a déjà été fait dans d’autres secteurs technologiques.
Les réponses du gouvernement chinois et la pression sur les fabricants européens
En réaction, le gouvernement chinois a rejeté les préoccupations de Berlin, affirmant qu’il n’existait « aucune preuve » que les entreprises chinoises constituaient une menace pour la sécurité nationale des pays européens. Toutefois, les entreprises chinoises, telles que Mingyang, parviennent à pénétrer le marché européen des éoliennes grâce à des offres compétitives en termes de prix et de délais de livraison. Cette pression croissante sur les fabricants européens d’éoliennes s’ajoute à des préoccupations plus larges concernant la sécurité nationale et la protection des infrastructures critiques en Europe.