Le gouvernement allemand a annoncé vendredi avoir atteint, plus tôt que prévu, son objectif de 95% de remplissage des réserves de gaz du pays, malgré l’arrêt total des livraisons russes via Nord Stream début septembre.
“Les réserves ont dépassé aujourd’hui le cap des 95%. Elles s’établissent à 95,14%”, s’est félicité le ministère allemand de l’Economie dans un communiqué.
L’objectif du gouvernement d’atteindre 95% d’ici le 1er novembre est donc atteint plus de deux semaines en avance.
“Malgré l’arrêt du (gazoduc) Nord Stream 1, les réserves se sont remplies plus vite que prévu”, a détaillé le ministre allemand de l’Economie Robert Habeck, cité dans le communiqué.
L’Allemagne était dépendante à plus de 55% des livraisons de gaz russes avant la guerre en Ukraine.
Depuis le déclenchement du conflit, les livraisons de gaz russe ont considérablement chuté, avant de s’arrêter complètement début septembre.
Dans ce contexte, Berlin a fixé en juillet une série d’objectifs pour que les stocks de gaz atteignent 95% d’ici le 1er novembre, avant le début de l’hiver.
Pour ce faire, le gouvernement a adopté une série de mesures d’économie de la ressource, entre recours accru au charbon, diminution de la consommation des bâtiments publics et incitations aux entreprises.
Le gouvernement d’Olaf Scholz a également débloqué une enveloppe exceptionnelle de 1,5 milliard d’euros pour acheter du gaz naturel liquéfié (GNL) afin d’assurer son approvisionnement.
Les livraisons de gaz venant de Norvège ou des Etats-Unis notamment, via la Belgique et les Pays Bas, ont donc considérablement augmenté.
“L’Allemagne a acheté tout ce qu’elle pouvait acheter”, commente pour l’AFP Johan Lilliestam, professeur à l’université de Postdam.
Mais cela se traduit par une augmentation du prix du gaz pour les ménages et les entreprises allemandes qui devrait amener, selon Berlin, à une récession l’an prochain.
L’Allemagne ne dispose toutefois pas encore d’infrastructures sur son sol pour importer du GNL.
Cinq projets de terminaux, lancés par le gouvernement, sont donc prévus pour que le pays importe directement la ressource depuis la mer.
Le premier devrait être opérationnel dès cet hiver dans le port de Wilhelmshaven sur la mer du Nord.